Paracyclisme sur piste : Dorian Foulon, deuxième médaille d’or pour les Bleus
Emu aux larmes, l’athlète de 26 ans a entendu la Marseillaise jouée en son honneur au Vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines avant d’être félicité par Tony Estanguet, le président du comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques, présent ce samedi pour encourager les Bleus. Presque incrédule, Dorian Foulon a même pris la pose pour croquer sa médaille d’or, sans doute pour vérifier qu’elle n’était pas en chocolat.
Il faut dire que sa course n’a pas été de tout repos : après un départ moyen, encouragé par un public français surexcité, il a très vite pris une avance sur son adversaire ukrainien, avance qu’il a conservée tout au long de la course. Au terme des 4 000 m de la poursuite, qu’il a bouclés en 4 minutes 16 centièmes, il comptait près de 2 secondes d’avance sur l’Ukrainien Yegor Dementyev.
Dorian Foulon est né avec un pied bot équin varus gauche congénital, une flexion plantaire forcée (pieds à l’envers). Après les différentes opérations qu’il a subies, sa cheville est bloquée ainsi que son mollet gauche qui est à peine développé. Cela entraîne une perte de puissance de sa jambe gauche de 35 à 75%. Il a commencé la compétition à l’âge de 14 ans, et a été repéré par son entraîneur actuel, Christophe Dizy, avec qui il continue de gravir les échelons. Il participe également à des courses valides avec la Fédération Française de Cyclisme. Comme Marie Patrouillet et Alexandre Léauté, il fait partie des 26 para-athlètes et 2 anciens militaires blessés de haut niveau inscrits par le ministère des Armées pour les Jeux Paralympiques de Paris 2024.
Deux médailles de bronze pour les paracyclistes français
Dès les qualifications samedi matin, il avait frappé fort en établissant un record du monde. Septuple champion du monde sur piste, Dorian Foulon a imité Alexandre Léauté, sacré champion paralympique de la poursuite individuelle, la veille, en catégorie C2. Ce dernier a également décroché le bronze du contre-la-montre ce samedi. Je n’étais pas en état de faire mieux aujourd’hui. « , confiait, déçu mais philosophe, Alexandre Léauté, qui a raté la médaille d’argent pour un dixième de seconde. Il totalise néanmoins, avec cette deuxième médaille aux Jeux de Paris, six babioles paralympiques. Et il pourrait ne pas s’arrêter là puisqu’il est engagé dimanche dans le concours de vitesse par équipes (C1-C5). Il participera ensuite aux épreuves de cyclisme sur route, avec le contre-la-montre programmé le 4 septembre et la course en ligne le 7 septembre.
Un autre paracycliste français a décroché une médaille aujourd’hui : Gatien Le Rousseau, originaire des Côtes-d’Armor, a décroché la médaille de bronze ce samedi au terme d’un duel 100% français face à Kévin Le Cunff dans la catégorie C4, dans la poursuite individuelle sur 4 000 m. Après un départ moyen, le plus jeune des deux coéquipiers français a inversé la tendance en terminant sa poursuite beaucoup plus vite. Le Rousseau, pour sa première participation aux Jeux paralympiques, prive ainsi Kévin Le Cunff, champion du monde 2023 à Glasgow dans la catégorie C4, d’une deuxième médaille paralympique après sa victoire à Tokyo en 2021.
Dimanche, pour la dernière journée des épreuves au Vélodrome, l’ambiance s’annonce brûlante, car les Français, venus en nombre soutenir leurs champions, ont aussi été conquis par l’enthousiasme des athlètes d’autres pays. Ainsi, le Slovaque Josez Metelka qui a remporté la finale du contre-la-montre (1 000 m, catégories C1-C3) a pu laisser exploser sa joie sur plusieurs tours d’honneur devant des tribunes aussi bondées que déchaînées.
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