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Para-natation : sous une bannière neutre mais devenue star en Biélorussie, le paradoxe d’Ihar Boki

Ihar Boki a-t-il été soulagé d’apprendre que derrière lui et son rival Alex Portal, c’est Kylian Portal qui a arraché la troisième place du 100 mètres nage libre réservé aux malvoyants, dépassant au final l’Ukrainien Kyrylo Gerashchenko ?

Le Biélorusse, vainqueur des Jeux paralympiques pour la 19e fois, n’a jamais publiquement soutenu l’invasion russe de l’Ukraine. Mais le Français Alex Portal se souvient d’un podium mondial « très tendu, étrange » partagé l’année dernière avec Boki et Geraschenko.

En compétition sans bannière neutre, Ihar Boki, 30 ans, reconnu en zone mixte « nager avec son pays à l’esprit », Samedi 31 août, après son troisième sacre parisien. Une déclaration qui traduit le difficile problème à résoudre du refus, à la seule Russie et à la Biélorussie, d’afficher leurs couleurs aux Jeux de Paris 2024.

D’autant qu’en Biélorussie, l’image du nageur est utilisée depuis plusieurs années par le pouvoir d’Alexandre Loukachenko, au point de devenir l’effigie d’une série de timbres. Il faut dire qu’Ihar Boki mérite ces honneurs : avec 19 titres, il est désormais l’athlète masculin le plus titré de l’histoire des Jeux paralympiques, ce qui lui vaut le surnom de « Michael Phelps biélorusse ».

Trois fois plus de Russes et de Biélorusses qu’aux JO

Ainsi, sur les réseaux sociaux de l’ambassade de Biélorussie en France, ses exploits sont relatés sans mention de l’absence de banderole. Et le président lui-même a diffusé un message au champion : « Nous sommes fiers de vous, nous vous soutenons et nous attendons avec impatience de nouvelles victoires », a déclaré Alexandre Loukachenko.

Une déclaration qui a provoqué un certain malaise au sein de la Fédération Internationale de Natation : « Ihar Boki est un grand athlète et cela aurait été catastrophique si le meilleur para-nageur du monde n’avait pas participé aux Jeux, admet l’un de ses membres. Mais nous savons aussi que la Biélorussie peut utiliser ses exploits et se victimiser du fait qu’elle est obligée de se placer sous bannière neutre pour diffuser sa propagande nationale.

Peu visibles lors des Jeux olympiques, les athlètes russes et biélorusses sont bien plus nombreux lors de ces Paralympiques : 88 et 8, contre seulement 15 et 17 il y a un mois. Une différence qui s’explique principalement par le fait que plusieurs fédérations internationales, comme celle d’athlétisme, étaient allées au-delà de la décision du CIO, en refusant catégoriquement tout athlète de ces nationalités de concourir. Ce qui n’est pas le cas pour ces Jeux paralympiques.

Pour rappel, outre un circuit qualificatif, ces athlètes ont également été soumis à un contrôle des comités internationaux olympique et paralympique vérifiant leur absence de soutien actif à la guerre en Ukraine et de liens avec l’armée de leur pays.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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