Panot dit vouloir « faire obstruction » avec « des milliers » d’amendements

Le président du groupe LFI à l’Assemblée nationale a affirmé lundi que les députés de gauche allaient « obliger » le gouvernement à débattre de la réforme des retraites devant le Parlement.
« Nous allons faire obstruction à votre réforme », prévient Mathilde Panot. Sur le plateau de BFMTV ce mardi, la présidente du groupe La France insoumise à l’Assemblée nationale a débattu avec le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, et le patron du Rassemblement national, Jordan Bardella. Et averti ce dernier que l’opposition de gauche allait mener la bataille contre la réforme des retraites à l’Assemblée nationale.
La parlementaire annonce que son groupe déposera « des milliers » d’amendements lors de l’examen du texte.
« On le retirera au fur et à mesure pour pouvoir discuter », assure Mathilde Panot, qui ne souhaite pas un débat de moins de deux semaines à l’Assemblée nationale. « Nous allons vous obliger à discuter de cette réforme », prévient-elle.
« Le droit de défendre nos retraites »
Car le gouvernement pourrait, selon l’attitude de l’opposition, selon l’exécutif, utiliser plusieurs cordes constitutionnelles à son arc. Et notamment l’article 47.1 de la Constitution, qui permet d’accélérer considérablement l’examen d’un texte, sans vote obligatoire.
Si Mathilde Panot ne considère pas, comme la patronne d’EELV Marine Tondelier, que l’Assemblée nationale « est une Zone à défendre » (ZAD), cela ne la « choque » pas qu’il y ait « le droit de défendre nos retraites ».
« C’est vous qui êtes autoritaires dans cette histoire. C’est vous qui êtes antidémocratiques. Vous voulez onze jours pour discuter de la réforme des retraites », dénonce le député insoumis.
En 2019, lors de la première réforme des retraites d’Emmanuel Macron, 17 000 amendements ont été déposés par LFI. L’obstruction était revendiquée et voulue par les parlementaires de gauche.
Cette année, si « des milliers d’amendements » seront donc déposés, la stratégie devrait être différente pour les 74 députés insoumis. L’un de leurs élus en première ligne sur la réforme des retraites, François Ruffin, défend « une opposition déterminée » mais sans entrave. « Il n’y aura pas 1 000 amendements par député », a-t-il déclaré dimanche.