Alors que l’entreprise EDF-PEI en Guadeloupe a porté plainte contre X pour mise en danger de la vie d’autrui, les salariés de l’entreprise restent en grève.
Cette dernière a arrêté les moteurs de la principale centrale de production d’électricité de Guadeloupe, provoquant une panne d’électricité.
Jimmy Thelemaque, secrétaire général de la Fédération CGTG Energie, revient sur leurs revendications auprès de TF1info.
Panne d’électricité en Guadeloupe : l’électricité entièrement rétablie
Panne d’électricité en Guadeloupe : l’électricité entièrement rétablie
Samedi 26 octobre, en fin de journée, les équipes d’EDF avaient rétabli le courant dans plus des trois quarts des foyers guadeloupéens touchés par la coupure généralisée d’électricité. Une panne provoquée par l’arrêt des moteurs de la principale centrale de production d’électricité de l’île, à l’initiative de salariés en grève d’EDF-PEI, l’entité du groupe spécialisé dans la production d’énergie insulaire. Jimmy Thelemaque, secrétaire général de la Fédération CGTG Energie, revient pour TF1info sur les raisons de ce mouvement social et les conséquences envisagées.
Votre mouvement a été mis en lumière après l’arrêt de la principale centrale électrique de Guadeloupe. Quelles sont vos revendications aujourd’hui ?
Jimmy Thélémaque : L’année dernière, un conflit a éclaté au sein d’EDF-PEI. Il y a déjà eu une grève qui a duré 61 jours pour réclamer l’application du Code du travail. Un certain nombre de thèmes devant figurer sur la fiche de paie étaient absents, notamment la rémunération de toutes les heures de travail. Ensuite, pour un effectif d’une centaine de salariés, il y a eu 27 requalifications de contrats de travail pour des intérimaires embauchés dans des conditions illégales et interdites par le Code du travail.
Aujourd’hui, nous ne sommes pas en mesure de savoir si ces personnes ont été entièrement payées puisqu’aucune preuve du paiement de ces sommes n’a jamais été transmise aux salariés concernés. Nous avons également dénoncé un certain nombre d’autres dispositions relatives par exemple aux congés payés des agents, où nous avons souligné qu’il y avait un problème dans le décompte des jours de congés payés. Ne voyant rien venir, un nouvel avis a été envoyé le 1er juillet 2024, sans réaction de la société. Le 27 août, cet avis a été mis à jour pour un appel à la grève le 16 septembre.
La responsabilité de ce qui se passe ne peut pas être imputée uniquement aux salariés en grève
La responsabilité de ce qui se passe ne peut pas être imputée uniquement aux salariés en grève
Jimmy Thelemaque, secrétaire général de la Fédération CGTG Energie
Avez-vous fait des progrès depuis ?
Les salariés sont en grève depuis le 16 septembre. Le préfet de région a été contacté par notre Confédération. Ensuite, le directeur du DEETS (Direction de l’Economie, de l’Emploi, du Travail et de la Solidarité, ndlr) de Guadeloupe a été désigné pour réunir les parties autour d’une table et discuter. Mais on s’est très vite retrouvé coincé avec le directeur de l’établissement qui n’avait pas mandat pour embaucher l’entreprise EDF-PEI. Nous avons alors demandé à pouvoir discuter avec une personne ayant suffisamment d’autorité pour pouvoir finaliser ces rencontres.
C’est ainsi que René Le Goff, directeur général adjoint d’EDF-PEI, est venu nous trouver. Mais vendredi 18 octobre, il a quitté la table alors que nous discutions d’un des derniers points qui séparaient les parties dès le début de la rédaction d’un protocole puis de sa signature, notamment sur le calcul des congés payés. Il a quitté la salle en me disant que son mandat ne nous permettait pas d’aller plus loin dans la discussion.
Est-ce dans ce contexte que vous décidez de couper la centrale ?
Nous avons demandé au PDG de l’entreprise, Frédéric Maillard, de prendre ses responsabilités et de venir en Guadeloupe. Nous travaillions sur le dernier sujet avec l’animateur qui est le directeur du DEETS. Et puis, jeudi, le directeur de l’établissement est arrivé en salle de contrôle pour apporter une lettre de convocation, une solution disciplinaire pouvant aller jusqu’au licenciement pour un salarié, en grève mais continuant à travailler. L’employé a pris des photos et a envoyé cette lettre à tous ses collègues. Vendredi matin, les services ont eu une panne, ils ont arrêté la centrale.
Notre représentante syndicale a demandé le redémarrage de l’usine et s’est ensuite entretenue avec la directrice pour lui demander de retirer cette lettre indélicate qui a enflammé la situation. Dès 10 heures, vendredi matin, la centrale a pu se reproduire, deux moteurs ont été démarrés, mais ces moteurs n’ont pas pu être couplés au réseau puisqu’il y a eu entre-temps une coupure de courant. moteurs, une panne de courant. Tous les moyens de production s’arrêtèrent sur l’île. Un problème technique a empêché la mise en service des moyens de secours.
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Que va-t-il se passer ensuite ?
Aujourd’hui, les habitants retrouvent progressivement l’électricité. Mais il y a toujours une grève. Nous souhaitons une reprise des négociations pour obtenir, par le dialogue, la conclusion de cette grève qui ne peut passer que par une réunion des parties. Et aujourd’hui, c’est EDF-PEI qui a quitté la table des discussions, depuis maintenant une semaine. La responsabilité de ce qui se passe ne peut pas être, par raccourci, imputée uniquement aux salariés en grève pour l’application de leurs droits. La grève va se poursuivre. Ce qui est triste, regrettable et navrant, c’est que nous sommes dans des pays, départements et territoires d’outre-mer, où le dialogue social, pour qu’il soit pris en considération, exige que les travailleurs « embêtent ». Tandis que la médiation et la facilitation sont des voies connues et régulièrement utilisées en France métropolitaine.