paillis, compost et engrais vert pour chouchouter la petite faune du sol

Recouvrir le sol de matériaux végétaux est tout simplement un geste qui imite la nature où le sol n’est jamais nu. Ces matières organiques le protègent de l’érosion et des diverses intempéries – vent, soleil, pluie –, maintiennent la fraîcheur en limitant les arrosages, puis, en se décomposant, l’améliorent et le fertilisent. Ces matériaux ne doivent pas être enfouis, comme en forêt par exemple, où, juste en surface, ils suivent un processus naturel de décomposition.

Les petites créatures qui vivent sous terre, travailleurs infatigables, aiment ce cocon et travaillent pour nous offrir un soutien, une vie foisonnante où la végétation peut s’amuser. Cette façon de procéder permet au sol de s’auto-fertiliser en permanence. Isolant thermique, le paillage assure une chaleur plus régulière, donc une croissance des plantes plus continue. Le jardinier n’a pas besoin de travailler la terre, c’est la faune du sol qui s’en occupe. Le sol n’étant plus perturbé par les agressions climatiques, les micro-organismes et vers de terre vivront et travailleront tranquillement, créant de l’humus, base de la fertilité des sols.

Observer la nature

Au bord des routes, dans les forêts, les plantes poussent sans aide humaine, les insectes et les vers du sol sont là, et les plantes ont des racines suffisamment puissantes pour s’enfoncer toutes seules dans le sol. Feuilles mortes en forêt, herbes sèches ou couchées, dans les prairies…

Le paillage est un geste essentiel et naturel qui permet aux plantes, comme dans la nature, de pousser sous une litière protectrice. Depuis plusieurs décennies, la tradition jardinière recommande de retourner le sol, afin de l’aérer et de faciliter la pénétration des racines. Mais la motobineuse ou le creusement profond compacte la terre en profondeur et gêne l’infiltration de l’eau. Et détruit nos fameux vers de terre.

Avec quoi composter en surface ?

Évitez les paillis coûteux qui viennent de loin. Les feuilles mortes, l’herbe sèche coupée sans graines, le compost mal décomposé, les branches déchiquetées (branches fragmentées), les petits déchets secs de jardin et l’engrais vert sont idéaux. Les engrais verts contribuent à préserver la richesse des sols. Ils pompent les nitrates, la potasse, le soufre et autres sels minéraux et les stockent, les protégeant ainsi du lessivage, notamment lors des pluies d’automne et d’hiver. Ils recouvrent et protègent les sols, luttent contre l’érosion et se transforment, une fois coupés, en humus qui restructure la terre.

Variez-les, pour nourrir le sol avec des apports variés. Trèfle, phacélie, consoude, moutarde. La ronde des engrais verts est large. Il faut juste s’assurer qu’ils sont bien secs et exempts de graines. Une bonne tondeuse peut déchiqueter les fines branches et les grandes feuilles. Vos déchets verts sont recyclés, votre paillis est prêt à recouvrir le sol.

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Les vers de terre et leur ligue de protection

Des milliers d’organismes vivants, végétaux et animaux travaillent en permanence, transformant la terre : c’est une immense usine de recyclage, comme nous venons de le voir. S’il y a des vers de terre dans votre jardin, c’est bon signe. Leur absence témoigne d’un déséquilibre : abus de pesticides, de désherbants, d’engrais chimiques. De quoi détruire la vie des sols… et remplir les légumes et fleurs qui y sont plantés de résidus toxiques !

Christophe Gatineau, membre des Journalistes-Ecrivains pour la Nature et l’Ecologie, agronome spécialiste de ces animaux et de l’agriculture alternative, agriculteur, auteur de livres, d’articles, de films et du blog Le Jardin vivant.fr, vient de fonder la Ligue de protection des vers de terre. Avec une tribune en l’honneur de cet animal envoyée aux plus hautes autorités, elle a touché de nombreux médias, et j’espère que le ver de terre deviendra aussi emblématique que l’abeille.

Un excellent rappel. La principale cause du manque de vers de terre est la faim et le sol dénudé : le manque de nourriture.