Pacs, attention à protéger votre partenaire !

Pensé à l’origine pour ouvrir des droits aux couples homosexuels, le Pacs est en réalité utilisé à plus de 93% par les couples hétérosexuels. Près de vingt-cinq ans après sa création, le Pacs s’est imposé comme une forme d’union légale, complémentaire au mariage. Une enquête de l’Institut national d’études démographiques (Ined) réalisée en 2019 a révélé que si les profils des personnes se mariant ou entrant dans un Pacs ont tendance à se rapprocher, il existe néanmoins des différences. Les pacsés sont donc plus souvent sans enfants, plus jeunes. Le recours au Pacs est souvent plus utilitaire que le mariage : 75 % des répondants au Pacs mentionnent les aspects instrumentaux (juridiques, fiscaux, administratifs) contre seulement 16 % des couples mariés. Un tiers des couples pacsés considèrent que cette dimension est la seule raison de choisir leur forme d’union, contre 5 % des couples mariés. Plus facile à rompre que le mariage, le Pacs offre en revanche plus de protection que l’union libre (aussi appelée concubinage). Cependant, il existe des subtilités juridiques dont il vaut mieux être conscient.
Une obligation de solidarité limitée
Le Pacs est entré dans la loi en 1999 via l’article 515-1 du Code civil. Il est défini comme un « contrat conclu par deux personnes physiques majeures, de sexe différent ou de même sexe, pour organiser leur vie commune ». Il prévoit notamment l’existence d’une obligation de solidarité entre les deux partenaires pacsés : « Les partenaires liés par un pacte civil de solidarité s’engagent à vivre ensemble, ainsi qu’à une aide matérielle et une assistance réciproque. Si les partenaires n’en disposent pas autrement, l’aide matérielle est proportionnelle à leurs facultés respectives ». Le Pacs prévoit également que les deux partenaires sont solidairement responsables des « dettes liées aux besoins de la vie courante », mais que les « dépenses manifestement excessives » ne sont pas concernées. En plus de leur formulaire de déclaration de PACS, les deux partenaires doivent rédiger une convention de PACS qui fixe les modalités de leur coparticipation, rappelle les obligations de solidarité et détermine le régime de PACS (commun ou séparatiste). L’aide d’un notaire peut alors être très utile.
Un PACS désormais enregistré en mairie ou chez un notaire
Afin de le différencier fortement du mariage, lors de sa création, le PACS devait être enregistré au greffe du tribunal de grande instance (TGI) du domicile de l’un des partenaires ou du domicile commun. C’est là aussi que les deux associés devaient procéder à sa dissolution. A l’étranger, les unions civiles étaient et sont toujours enregistrées dans les consulats français (l’un des deux partenaires doit être français, cette condition ne s’applique pas en France). Depuis le décret du 20 août 2012, les notaires peuvent procéder aussi bien à l’enregistrement qu’à la dissolution d’un PACS. Depuis le 1er novembre 2017, le PACS n’est plus signé au TGI, mais devant un officier d’état civil à la mairie. Certaines mairies autorisent même l’accès à une salle pour accompagner la signature du PACS d’une cérémonie. C’est aussi à la mairie que le Pacs est dissous. Cette dissolution peut se faire à l’initiative d’un seul des deux associés. Le Pacs est immédiatement rompu en cas de mariage : 50 % des Pacs sont rompus pour cause de mariage entre les deux partenaires.
PACS séparatiste ou en copropriété, chacun peut choisir son régime
2006 est une année charnière pour les syndicats de Pacs. En effet, la loi du 23 juin 2006 prévoit que le régime juridique du Pacs est désormais la séparation de biens. L’article 515-5 du Code civil dispose : « sauf stipulation contraire de la convention mentionnée au troisième alinéa de l’article 515-3, chacun des associés conserve l’administration, la jouissance et la libre disposition de ses biens personnels ». On parle encore de pacs « séparatiste ». Les biens achetés en commun sont possédés au prorata de la participation de chacun. Avant 2006, le régime de référence était, comme pour le mariage, la communauté de biens – on parle alors d’indivision. Depuis 2006, l’accord PACS donne le choix entre les deux régimes. Il est possible de modifier ce plan sans frais, cette modification peut même se produire plusieurs fois. « L’année de signature du PACS et le régime choisi sont indispensables en cas de dissolution pour savoir s’il faut procéder à un partage des biens », insiste Héloïse Bolle, conseillère en gestion de patrimoine et co-auteur de « Aux Thunes Citoyennes ! » (1). Idem en cas de décès.
Moins protecteur que le mariage en cas de décès
Comme le mariage, le PACS ouvre droit à une imposition commune, également obligatoire à partir de l’année qui suit la signature du PACS. Attention, comme pour le mariage, il est important d’opter pour le taux individualisé qui permet à chacun d’être prélevé à la source en fonction de ses propres revenus. En cas de décès de l’autre partenaire, le Pacs est cependant moins protecteur que le mariage. En effet, elle ne permet pas le versement d’une pension de survie. En l’absence de testament, le partenaire d’un PACS est assimilé à un étranger concernant la succession, il n’hérite de rien. En revanche, en cas de testament, il est totalement exonéré de droits de succession. Alors n’oubliez pas que tout le monde doit faire un testament !
Grb2