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Ouvrir des portes imaginaires en prison

Le Festival a été créé en 2016 en région parisienne, à l’instigation de Valérie Dassonville, et a ensuite été dupliqué dans le sud de la France. Cette biennale est le fruit d’une coopération entre les Directions interrégionales des services pénitentiaires et les Directions régionales des affaires culturelles. Dans une optique de lutte contre la récidive et d’aide à la réinsertion, des artistes interviennent pour animer des ateliers dans les maisons d’arrêt et les prisons. Les représentations qui seront données à Châteauvallon sont l’aboutissement de ce travail. Mêlant les disciplines artistiques, de la danse au théâtre, en passant par la musique, la vidéo ou la photographie, le programme de cette dix-huitième édition rassemble des propositions variées.

Les Baumettes, à cœur ouvert

R. Deux. Trois. Quatre. Les compter devient alors inutile. Certains sont petits, discrets, d’autres plus massifs ou autoritaires. Les portes des Baumettes 2, un complexe pénitentiaire construit en 2017, nous sont ouvertes pour quelques heures. Dans l’une des petites cours du centre de détention, où le soleil obstiné tape contre les murs blancs, la sensation d’étouffement saute à la gorge. Plus loin, une porte au hasard s’ouvre sur une salle polyvalente. Des fenêtres élancées rares et élancées zèbrent la pièce. Certains y prient, d’autres y célèbrent. Certains y font même du théâtre.

Six femmes sous tutelle de la maison d’arrêt marseillaise des Baumettes se sont portées volontaires pour participer à l’atelier de Vanille Fiaux. La metteure en scène, à la tête de la compagnie Fitori Théâtre, poursuit aujourd’hui son projet Du C(h)œur des femmes, créé il y a cinq ans à Nantes. « L’acte est blanc, voire répété », le dit René Char et Vanille Fiaux ne l’aurait sans doute pas contredit. Ce projet mouvant, polymorphe, l’artiste le réitère pour le porter d’un lieu à un autre, selon les contraintes qui lui sont propres. Ce n’est pas une pièce qu’il faut faire revivre, mais plutôt une sorte de méthode dramaturgique d’écoute et de libération de la voix des femmes. Une résurrection symbolique qui fait partie intégrante du processus, ils choisissent des noms de scène d’origine botanique. Pour la première fois, elle propose de jouer ce C(h)oeur des femmes dans un lieu de privation de liberté. Et aussi pour la première fois depuis le début du tournage du projet, une ligne narrative collective apparaît : la nuit, un groupe de femmes traîne dans un cabaret à moitié désaffecté. Tous attendent un mystérieux personnage, « la femme à la gabardine », sorte de sosie fictif du réalisateur.

Dans le cadre du projet, les participantes répètent également avec des femmes de l’association marseillaise La Belle de Mai. Leurs paroles seront accompagnées sur scène par de la musique live. La notion de rencontre est au cœur du processus de création. Les témoignages des participants entrent en dialogue avec des textes du répertoire dramatique. Vanille Fiaux insiste, «Vous êtes des phrasés.« . Dans la salle des Baumettes où ils répètent, le sol est jonché d’objets. Draps, boules à facettes, talons. Des objets qui ont aussi traversé les frontières et continuent de passer de main en main. Des lumières colorées se promènent allègrement sur les murs. Elles contrastent aux lampes éparses, un tantinet rococo, qui diffusent leur lueur jaunâtre. Après avoir revêtu leurs pseudonymes et leurs costumes, les femmes entrent en scène. Les murs qui les entourent au quotidien font oublier, pour quelques minutes, la puissance de le quatrième mur du théâtre.

Festival Vis-à-Vis, du 31 mai au 2 juin, à Châteauvallon Liberté (83) Tarif unique : 5 €


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Cammile Bussière

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