ouvrier, chauffeur-livreur, électricien… Les profils des six nouveaux accusés présentés ce lundi
Les profils de six nouveaux prévenus, soupçonnés d’avoir agressé sexuellement Gisèle Pelicot, préalablement droguée par son mari, ont commencé à être décortiqués ce lundi devant le tribunal correctionnel du Vaucluse, à mi-parcours du procès pour viol de Mazan.
Le procès de soumission chimique de la décennie s’achève le 20 décembre. Ce lundi 21 octobre, des prévenus non encore entendus ont été présentés à Avignon, dont un qui comparait comme détenu. Absente, la principale victime devrait cependant s’exprimer mercredi 23 octobre pour donner ses impressions sur ce qui se passe depuis le 2 septembre.
Abdeladi D.
Parmi les accusés figurait Abdelali D., alias « Mehdi », âgé de 48 ans. Il s’était rendu à deux reprises au domicile Pélicot à Mazan (Vaucluse), en janvier puis en mars 2018. Il avait été emmené lors de son premier rendez-vous par sa compagne au temps, qui l’avait attendu dans la voiture.
« Quand je l’ai amené, j’ai attendu dans la voiture. Il faisait nuit. Je ne sais pas combien de temps. Il m’a dit de me garer un peu plus loin », a expliqué son ex-compagne au bar. Dans un témoignage confus, elle a déclaré qu’elle ne lui avait pas posé de questions parce qu’elle « ne voulait pas savoir » ce qui s’était passé.
Abdelali D. a ensuite été arrêté après avoir été reconnu par le conjoint d’un autre accusé, interrogé par la police dans cette affaire. Il l’a d’abord nié, malgré la présentation de photos de lui tirées des vidéos tournées dans la chambre des Pélicots, estimant qu’il s’agissait d’un « sosie ». Dès le premier jour de l’audience, il a toutefois reconnu les accusations.
Après l’incident, il a été victime d’un accident vasculaire cérébral qui l’a laissé partiellement hémiplégique. Aujourd’hui, il a un taux d’invalidité reconnu de 80 %. « Malgré ses efforts, il dit ne pas pouvoir expliquer son retour aux Pélicots alors que lors de sa première visite il a eu l’intuition de faire une bêtise », a expliqué le psychiatre François Amic.
Patrice N.
Un autre accusé, Patrice N., a cédé à cette « expérience sexuelle atypique » en raison de son « immaturité névrotique », selon M. Amic. Cet électricien de 55 ans avait, lors de son interrogatoire, qualifié Dominique Pelicot de « malade », sans avoir cru bon de prévenir la police pour ne pas « perdre » une journée au commissariat.
Florian R.
Pensant qu’il s’agissait d’un « jeu sexuel », Florian R., chauffeur-livreur de 32 ans, lui a confié avoir « peur » de Pélicot.
Quentin H.
Quentin H., 34 ans, ancien policier devenu gardien de prison, a reconnu les faits.
Grégory S.
De son côté, Grégory S., 31 ans, déjà condamné pour détention de stupéfiants, recel et violences en réunion, « porte sur lui beaucoup de fragilités, de carences pédagogiques (…) », selon le psychiatre. Début octobre, il avait déjà donné de l’huile sur le moulin de la défense en qualifiant Dominique Pelicot de « manipulateur ».
Jean-Luc L.
Enfin Jean-Luc L., ouvrier de 46 ans, seul de ces prévenus à comparaître détenu, est venu à deux reprises en 2018 puis 2019. Il a reconnu les faits et s’est dit « sincèrement désolé pour Madame » à l’ouverture de le procès.
Après sa première visite, il avait des doutes sur le fait qu’elle soit accro aux anxiolytiques : « Etait-il aussi sous une si forte influence qu’il ne parvenait pas à s’en libérer ou peut-être un intérêt libidinal à aller jusqu’au bout ? » demanda le psychiatre.
Ces accusés devraient s’exprimer sur les faits plus tard dans la semaine, face à Dominique Pelicot, qui, jusqu’à présent, n’a jamais changé de ligne en affirmant que « tout le monde savait ».