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Ouverture du festival Visa pour l’Image dans la polémique

Ambiance tendue lors de l’inauguration officielle du festival Visa pour l’image, samedi 31 août, à Perpignan. Le maire Louis Aliot avait annoncé qu’il n’attribuerait pas le Visa d’or de la Ville de Perpignan/Rémi Ochlik au photojournaliste gazaoui Loay Ayyoub, distingué par le jury. Pendant cinq mois, d’octobre 2023 à mars 2024, le photographe palestinien a couvert la crise humanitaire à Gaza pour le compte du festival. Washington Post.

Ce n’est pas tant le reportage avec des images poignantes, La tragédie de Gaza, présenté au couvent des Minimes, qui est à l’origine de la décision du premier magistrat, que les propos tenus sur les réseaux sociaux par son auteur. « Dans plusieurs de ses publications, Loay Ayyoub ne parle pas du Hamas mais de la résistance palestinienne, y compris lorsqu’ils envoient des roquettes sur des civils », a expliqué Louis Aliot à France Bleu Roussillon.

Difficulté à informer

Pour le directeur et fondateur du festival, Jean-François Leroy, il n’y a pas lieu de polémiquer : « Le Hamas n’est pas le sujet du rapport. Loay Ayyoub, qui a partagé la vie quotidienne des Gazaouis, s’est attaché à montrer les effets de cette guerre sur la population civile. Comme il l’a lui-même dit, « témoigner de la difficultés d’accès aux soins et la protection était mon objectif quotidien et mon devoir de photographe.

Le directeur du festival relève toutefois le caractère inédit de cette confrontation. « En trente-six ans de festival, je n’ai jamais vécu un tel antagonisme, une telle tension autour d’un sujet d’actualité. Nous avons essayé de le traiter de la manière la plus factuelle et la plus équilibrée possible dans un contexte où informer est particulièrement difficilel’accès à la bande de Gaza restant interdit aux journalistes internationaux.

Maintenir la ligne éditoriale depuis l’arrivée de Louis Aliot à la mairie

Même si la mairie ne remettra pas le prix samedi prochain lors de la traditionnelle soirée de clôture de la semaine professionnelle au Campo Santo, la ville a néanmoins maintenu sa dotation de 8 000 €. « De toute façon, Loay Ayyoub ne sera pas présent non plus, note Jean-François Leroy, non pas parce qu’il n’a pas pu obtenir de visa, les autorités françaises ayant finalement donné leur accord après un premier refus, mais par crainte de ne pouvoir retourner en Egypte où il est désormais réfugié et où il n’a pas encore obtenu de titre de séjour.

Cette polémique a ravivé les interrogations sur l’opportunité de maintenir la présence de Visa pour l’image à Perpignan, apparues en 2020 après la victoire du député RN des Pyrénées-Orientales à la mairie. « Selon le point de vue, si je reste, je suis un collaborateur, si je pars, je suis un lâche. La ligne rouge, c’est que notre programmation ne soit pas touchée, que notre liberté éditoriale soit respectée », a-t-il ajouté. soutient le fondateur du festival, soulignant que la participation de la ville au budget du festival n’a pas diminué, tout comme la dizaine de lieux qu’elle met à disposition, ou la participation des équipes municipales au montage et au suivi des expositions.

« Notre ligne n’a pas changéil soutient : expositions sur la crise migratoire dans le nord de la France, sur la sauvetage des migrants en Méditerranéesur la précarité en France ou sur la montée de l’extrême droite ont été programmés de manière totalement indépendante. « Pouvoir continuer à défendre le travail des photojournalistes est la chose la plus importante. »

Festival Visa pour l’image à Perpignan, entrée gratuite jusqu’au 15 septembre. Infos : visapourlimage.com

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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