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outre-mer, la poussée encore contenue, mais réussie, du Rassemblement national

Des auditeurs vident l'urne pour commencer le décompte des votes pour le premier tour des élections législatives, dans un bureau de vote de La Possession, à La Réunion, le 30 juin 2024.

Outre-mer, le vote Rassemblement national (RN) a-t-il changé ? Jusqu’à présent, il semblait réservé aux élections présidentielles et européennes, qui, depuis 2017 notamment, favorisent une expression très forte de la colère. Dans les territoires marqués par un sentiment d’abandon du pouvoir central et, plus récemment, par un rejet épidermique d’Emmanuel Macron, le vote protestataire a trouvé dans ce contexte toute son expression. Le parti de Marine Le Pen, identifié comme raciste, a toujours manqué d’ancrage local, notamment aux Antilles.

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Mais, pour le premier tour des législatives, il a présenté des candidats dans vingt-cinq circonscriptions sur vingt-sept. Et le scrutin pourrait marquer un tournant vers une logique de choix plus locale, avec l’émergence d’une génération de candidats. Cette année, onze d’entre eux sont au-dessus du seuil de qualification pour le second tour, du jamais vu. La gauche (Antilles, Guyane et La Réunion) continue de bénéficier d’une large prime aux sortants. A l’issue du premier tour, le 30 juin, la poussée du RN reste contenue. Elle n’en est pas moins couronnée de succès.

Son score à La Réunion a créé la surprise : tous ses candidats se sont qualifiés pour le second tour, dans les sept circonscriptions de l’île. C’est une première dans une élection, les personnalités locales attirant en moyenne 25 % des voix, y compris les candidats inconnus. Aux législatives de 2022, les meilleurs avaient réalisé un score de 13 %. Jusqu’à présent, le RN n’avait fait bonne figure qu’en votant pour les deux leaders, Marine Le Pen (59,6 % au second tour de la présidentielle de 2022) et Jordan Bardella (31,7 % aux européennes de 2024, mais avec 73,6 % d’abstention).

«De nombreux électeurs sont en colère»

La députée sortante Nathalie Bassire, dissidente du parti Les Républicains (LR), qui siégeait au groupe Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires, n’a donné aucune consigne de vote pour le second tour du 7 juillet. La seule élue de droite de La Réunion au Palais-Bourbon a indiqué « Il est difficile de contrôler la colère des gens. Beaucoup d’électeurs sont en colère. Ils disent que le gouvernement ne les écoute pas ou : ‘Nous avions la gauche, nous avions la droite, il faut essayer autre chose’ », a-t-il ajouté. elle rapporte.

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En février et mars, deux figures locales de droite, Jean-Jacques Morel, conseiller régional, et Jean-Luc Poudroux, ancien député LR et président de département, ont rejoint le RN à Saint-Denis et dans l’Ouest. Dans les hauts de l’île, où le parti d’extrême droite réalise ses meilleurs scores, l’ancien délégué départemental Joseph Rivière, figure peu connue, pourrait l’emporter dans la troisième circonscription.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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