Des descendants de soldats français du commando Kieffer s’opposent à un projet de spectacle vivant autour du Débarquement et demandent son abandon, dans un article publié dimanche sur le site Le Monde.
« Nous souhaitons renouveler notre ferme opposition au projet de spectacle prétendument mémoriel », écrivent-ils, « animé par des ambitions purement économiques (…) au moyen d’un dispositif sensationnaliste ».
« L’actualité nous rappelle cruellement que les guerres sont avant tout des drames », regrettent ces descendants d’un groupe de 177 Français débarqués le 6 juin 1944, qui appellent « une nouvelle fois à un élan de dignité et à un abandon définitif de ce projet ». « , 40 jours avant les célébrations officielles du 80e anniversaire du débarquement.
« Une machine à faire du business de la mémoire »
Les 34 signataires, descendants de militaires français débarqués sous les ordres du commandant Philippe Kieffer, dénoncent « un spectacle de 45 minutes, avec des figurants, un millier de spectateurs chargés, plusieurs fois par jour, sur une estrade mobile défilant devant des décors, certains vingt-cinq scènes de moins de 2 minutes chacune. « Tout laisse penser qu’il s’agit d’une machine commerciale à mémoire pour les voyagistes », ajoutent-ils.
Le projet rebaptisé « Normandie Mémoire » a été autorisé fin 2023 pour être installé sur une friche industrielle à la périphérie nord de Caen, à Colombelles.
« Le choix de Colombelles, à quelques kilomètres » des plages du Débarquement, constitue selon les signataires « un véritable outrage à la mémoire et au sacrifice de nos pères ».
Contactés par l’AFP, le président de la région Normandie Hervé Morin et le président de la communauté urbaine de Caen-la-Mer et maire de Caen Joël Bruneau, mis en cause dans la tribune, n’ont pas souhaité réagir.