Ousmane Dembélé, dans l’axe et ça repart – Coupe de France- Demies – PSG-Rennes (1-0)
Alors que le match peinait à démarrer, Ousmane Dembélé est venu à la rescousse et c’est pour cette mission qu’il s’est rendu au Parc des Princes ce mercredi pour faire tomber le Stade rennais (1-0). Il n’a pas marqué, mais l’ailier virevoltant formé avec les Rouge et Noir s’est particulièrement fait remarquer. Replacé au centre à plusieurs reprises par Luis Enrique, il a campé dans cette position dès le coup d’envoi, déambulant devant le rond central avant de lancer ses longues et fines jambes dans un tonneau dont la vitesse ferait pâlir les mécaniciens habitués aux voitures de sport. . Mais il est loin d’être un simple athlète de sprint aérien. « C’est un joueur très doué techniquement »a rappelé son entraîneur, en prenant pour preuve la première mèche de la soirée allumée par Dembélé sur une superbe passe en profondeur vers Kylian Mbappé, avant que la barre ne sauve momentanément les Bretons.
Jusqu’à la surface tout va bien
Dix minutes plus tard, « Débouz » a rappelé avec tendresse les supporters rennais. Après avoir claqué une passe fouettée de l’extérieur, le Parisien est servi à 30 mètres du but adverse, le lieu idéal pour débuter son festival : un premier crochet scolaire pour passer Désiré Doué, puis un double contact afin de se glisser entre Arthur Theate et Baptiste. Sainte Marie. Une fois entré dans la surface, il est rattrapé par sa propre vitesse, s’embrouille un peu et propulse sa frappe directement dans les tribunes.
Trois jours plus tôt, sur la pelouse de l’Olympique de Marseille (0-2), l’international français avait déjà gâché une action créée de A à Z par lui-même, en attrapant un rhume de Quentin Merlin dès son contrôle vers la mi-course. ligne, avant d’accrocher Chancel Mbemba et de faire taire le Vélodrome quelques secondes. Le soupir de soulagement sera finalement assourdissant – et suivi de quelques moqueries – lorsque la frappe écrasée meurt, au ralenti, à droite du but marseillais. « S’il avait une meilleure qualité de finition, il serait peut-être Ballon d’Or aujourd’hui »a même avoué Julien Stéphan, entraîneur du Stade rennais qui le connaît particulièrement bien depuis leur aventure commune à la Piverdière.
Ces deux actions, se terminant par un couac dès qu’il met le pied dans la surface de réparation, sont symboliques de la première saison d’Ousmane Dembélé sous les couleurs du PSG. Arrivé dans la capitale à l’été, il s’acclimate rapidement pour devenir le principal fusible prêt à tout faire sauter… jusqu’au moment de la détonation. En 34 matches, il n’a trouvé le chemin des filets qu’une seule fois avec un ratio de ses tirs qui lui permettent de battre le gardien adverse qui ne s’élève qu’à 0,03%. Ce ne sont pas ses 13 passes décisives toutes compétitions confondues qui pousseront le club parisien à s’appuyer uniquement sur lui si Kylian Mbappé, seul joueur sur le front offensif à marquer des buts comme des perles, venait à faire ses valises. Leur association fait, pour l’instant, la force de ceux qui sont encore en course au triplé. « Dans le déséquilibre, dans les dribbles, dans la capacité à créer des espaces, c’est un joueur d’exception, a clamé Julien Stéphan. (…) Je vois un joueur extraordinaire avec des qualités très fortes, qui s’associe à un autre joueur exceptionnel qui a d’autres qualités de finition. » Ne pas peser au tableau d’affichage reste tout de même un défaut majeur qui empêche Ousmane Dembélé de briser le plafond de verre.
L’axe du bien
Petit à petit, l’ancien pensionnaire de Dortmund et du Barça commence à relancer une carrière qui semblait au point mort. Luis Enrique n’est pas étranger à ce regain de forme, illustré par les courses acérées de ce joueur qui semblait insaisissable depuis ses débuts professionnels. Représenté comme un mangeur de craie ou comme un sprinteur un peu maladroit, le natif de Vernon s’épanouit désormais au centre. Imaginée par Rolland Courbis lors de son séjour à Rennes, l’idée a été mise en œuvre par Luis Enrique avant le 8e de finale retour face à la Real Sociedad (1-2). S’il n’est pas avare d’innovations tactiques, l’entraîneur espagnol a évidemment réfléchi à toutes les composantes de ce repositionnement et l’aurait d’ailleurs partagé avec le principal intéressé pour le convaincre de signer au PSG l’été dernier, après L’équipe. « Notre objectif était clairement de créer une supériorité à l’intérieur et d’utiliser un joueur comme Ousmane Dembélé qui, dos au but, est unique et capable de jouer des deux côtés. Il est capable de jouer en une ou deux touches sans perdre le ballon », a-t-il clairement déclaré après le match de Ligue des Champions. Contre Marseille et Rennes, les deux autres matches où l’ailier formé occupait plutôt un poste de numéro 10, les milieux et défenseurs adverses ont encore une fois semblé déconcertés par les déplacements du Parisien entre les lignes.
Si Kylian Mbappé marque presque toujours autant, son influence sur l’animation de son équipe ne se fait plus vraiment sentir suite à son passage sur le banc, et c’est son ami qui en profite. Alors qu’il combinait parfaitement avec Achraf Hakimi lors de la première partie de saison sur le flanc droit, le voilà échangeant avec Vitinha au cœur du jeu. « Je pense qu’en jouant dedans on trouvera une version encore meilleure d’Ousmane », a souri Luis Enrique en salle de presse. Depuis plusieurs semaines, ce dernier a avoué vouloir réduire la dépendance de son collectif à l’égard de Kylian Mbappé. Malgré ses buts à la pelle, le capitaine de l’équipe de France vampirise chaque attaque parisienne et empêche certains coéquipiers de montrer l’étendue de leurs qualités. Ousmane Dembélé a réussi à survivre dans l’ombre, mais il s’avère monter d’un cran, au milieu, face à une pression plus forte et là où les projecteurs sont les plus éblouissants. Caché derrière un numéro 9, il le laisse marquer et s’occupe de tout le reste.
Notes PSG-Rennes