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Ouragan Beryl : le Texas a frappé lundi

Beryl, premier ouragan à atteindre le stade 5/5 si tôt dans la saison des ouragans, est passé mercredi au sud de la Jamaïque en catégorie 4/5, générant des vents destructeurs de plus de 200 km/h, et une onde de tempête (vagues de 6 à 8 m). Il s’est accompagné de pluies torrentielles qui ont provoqué des coulées de boue, des inondations, et laissé plusieurs centaines de milliers d’habitants de l’île sans électricité.

Hier, vendredi, il a atteint la péninsule mexicaine du Yucatan, frappant la région touristique de Cancun avec des vents atteignant 160 km/h et des vagues de 6 à 8 m.

Premier ouragan d’une saison annoncée en mai comme « extraordinaire » par la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA – l’agence fédérale américaine dédiée à l’étude des conditions océaniques et atmosphériques – NDLR), Beryl poursuit sa trajectoire ouest-nord-ouest à une vitesse de 30 km/h et commence à faiblir lentement. Après avoir frappé hier vendredi la péninsule du Yucatan au Mexique en catégorie 2/5 selon l’échelle de Saffir-Simpson, il s’est affaibli au stade de tempête tropicale.

Le Texas frappé par l’ouragan Beryl lundi

Mais, par la suite, en passant au-dessus des eaux chaudes du golfe du Mexique, Beryl va se renforcer à nouveau en ouragan de catégorie 1 voire 2 en se dirigeant vers le Texas. Ce samedi, le Texas est en alerte en raison de l’arrivée de cet ouragan. Près des côtes, les vents pourraient atteindre 130 km/h dans la région de Corpus Christi, qui semble actuellement être la zone où l’ouragan va toucher terre. Avec des vagues de 4 à 5 m de haut, des risques de submersion sont attendus. Après son arrivée sur la côte, Beryl traversera tout le centre du Texas du sud au nord. Des pluies torrentielles sont attendues : les totaux pourraient atteindre 250 mm entre Corpus Christi et Austin et près de 100 mm à Houston, ce qui pourrait entraîner des risques importants de crues et d’inondations.

Comment expliquer l’intensification soudaine de cet ouragan ?

Le développement explosif de Beryl a surpris de nombreux météorologues. Il s’explique par plusieurs paramètres, dont des eaux anormalement chaudes pour la saison dans la mer des Caraïbes (+2 à +3°C au-dessus de la normale). Or, la température de l’eau joue un rôle crucial dans le développement des ouragans.

En effet, pour qu’un ouragan se développe, il faut que la température de l’eau en surface dépasse 26,5°C à une profondeur d’au moins 60 mètres. Ces conditions favorisent l’évaporation. En s’élevant, cet air se refroidit, provoquant la condensation de vapeur d’eau qui libère de l’énergie sous forme de chaleur. À son tour, cette chaleur renforce la montée de l’air, provoquant des vents violents et de fortes pluies. Ce cercle vicieux permet à l’ouragan de se former et de gagner en puissance. Plus l’eau est chaude et profonde, plus l’ouragan a de carburant pour l’alimenter. Il faut savoir que ces températures de mer élevées se produisent depuis plusieurs mois avec de nombreux records déjà battus.

L’autre paramètre qui a favorisé le développement de Beryl est le phénomène climatique La Niñace qui provoque des conditions météorologiques plus favorables à l’apparition de cyclones dans cette partie du globe.

Beryl est le deuxième ouragan de catégorie 5 à toucher terre en juillet, après l’ouragan Emily en 2005. Emily a généré des vents de 260 km/h, tué 17 personnes et causé des dégâts estimés à plus d’un milliard de dollars.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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