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Oui Metaphor : ReFantazio est un super jeu, mais Atlus va devoir se réinventer – Actualités

Oui Metaphor : ReFantazio est un super jeu, mais Atlus va devoir se réinventer – Actualités

Quelle année pour Atlus. En l’espace d’une semaine, Persona 3 Reload s’est vendu à 1 million d’exemplaires. Unicorn Overlord, développé par Vanillaware mais édité par Atlus, a mis quelques mois pour atteindre la barre du million, sans avoir le luxe d’une version PC. Shin Megami Tensei V : Vengeance a atteint les 500 000 jeux vendus en l’espace de trois jours. Et maintenant que Métaphore : ReFantazio explose les compteurs, devenant le jeu Atlus le plus rapide à atteindre le million de ventes (le jour même de sa sortie), mais aussi le JRPG solo ayant atteint le plus gros pic de joueurs simultanés de l’histoire sur Steam (85K). D’un point de vue purement mercantile, de tels chiffres appellent nécessairement au statu quo. Car quelle que soit la stratégie actuelle d’Atlus, il est clair qu’elle fonctionne. Mais peut-il être durable ?

Prenons le cas Métaphore : ReFantaziol’exemple le plus récent, mais aussi certainement le plus parlant. Certes, c’est un très bon jeu, et nous avons eu l’occasion de revoir spécifiquement ses nombreuses qualités lors de notre test. Mais il a aussi fait preuve d’une certaine complaisance et d’un refus d’avancer, assez symptomatiques chez Atlus depuis plusieurs années.

Trois piliers pour une bonne santé durable

D’une part : la structure. Nous l’abordons dans le test : le jeu est lent, notamment à cause des moments » instants de vie » de longues sections qui découpent le récit en plusieurs sections. Une nouvelle licence aurait pu appeler à une réinvention totale de la structure, pour tenter de s’approcher d’un style moins saccadé et donc moins inégal. Or, ce n’est pas le cas : en prenant la structure calendaire d’un Personnagele jeu tombe dans les mêmes écueils et sur les 80 heures de jeu proposées, seules 50/55 sont vraiment prenantes, tandis que le reste ressemble parfois à du remplissage parfois sympa, mais rarement jouissif.

En revanche, Atlus devra évoluer techniquement. Métaphore : ReFantazio utilise le moteur graphique obsolète de Persona 5 et ce côté légèrement obsolète transparaît à l’écran. Chutes de framerate dans certaines zones, aliasing omniprésent… Les défauts techniques de Métaphore : ReFantazio sont nombreux. Heureusement, grâce à une direction artistique originale, une maîtrise inégalée des menus et un univers totalement inédit, Studio Zero a réussi à cacher ces défauts. Mais une fois l’effet de surprise passé, que restera-t-il ? Il ne fait aucun doute que de tels échecs ne seraient pas pardonnés dans le cadre d’un Personnage 6Par exemple. Ainsi, si l’auteur de ces lignes a tendance à ne pas trop faire attention aux considérations techniques tant que le jeu tourne bien et n’est pas gêné par ces soucis, il n’en reste pas moins que la firme devrait désormais tenter de passer un certain cap.

Enfin, créer de bons jeux, c’est bien ; ne pas trahir la confiance des joueurs, c’est encore mieux. C’est l’éternel débat avec Atlus, dont nous espérons sincèrement ne plus avoir d’ici quelques années. Métaphore : ReFantazio sera le cobaye idéal pour déterminer un éventuel changement de direction à cet égard. Dans quelques années, si Atlus propose une extension payante à Métaphore : ReFantazio et non une nouvelle version « améliorée » du jeu, comme Persona 5 Royal ou Shin Megami Tensei V Vengeancealors nous le saurons. On saura qu’Atlus a décidé d’arrêter cette politique un peu outrancière poussant certains joueurs à obtenir deux fois un produit au prix fort pour bénéficier de tout le contenu dédié. Avec Persona 3 Rechargerla firme semble pour le moment montrer ses lettres de noblesse en empruntant la voie du DLC. Mais était-ce juste parce que c’était un remake ? Reste à savoir si la situation sera la même pour Métaphore : ReFantazioqui semble déjà s’imposer comme la nouvelle vache à lait de l’éditeur.

Tout pour éviter l’Atlus Quo

Toutes ces considérations soulevées, la firme a-t-elle un réel intérêt à se remettre en question ? Un regard sur les chiffres de ventes, qui ne cessent de grimper à chaque nouvel épisode d’une série phare de l’éditeur, suggère une réponse négative. Mais il ne faut pas non plus négliger l’impact d’une sortie multiplateforme mondiale, un concept encore étranger à Atlus il y a quelques années. En plus, Seigneur Licorne est un témoignage récent de ces vestiges de stratégie obsolètes, la version PC ayant été omise par Vanillaware et Atlus. Aujourd’hui, Atlus semble avoir compris l’impact d’une telle stratégie, qui explique en grande partie sa très bonne année 2024. Mais le multiplateforme ne peut à lui seul déterminer l’avenir financier d’Atlus : prise de risque, évolutions techniques et un respect sans faille de son public semblent nécessaires pour maintenir la trajectoire de croissance de l’entreprise sur le long terme.

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