« Oui, j’ai beaucoup entendu parler de Montréal » – Martin Necas

Alors que tout le monde l’a vu changer d’adresse cet été, et malgré tout ce qui a été dit sur son avenir avec les Hurricanes de la Caroline, Martin Necas semble sincère lorsqu’il dit être excité de revenir à Raleigh la saison prochaine. On sent tout de même qu’il aurait bien accueilli un échange l’envoyant aux Canadiens de Montréal.

T-shirt de sport sur le dos, chaîne autour du cou, bague noire à un doigt, Necas s’est confié à TVA Sports dans une ruelle de la République tchèque, le visage couvert de sueur. Était-on en train d’interrompre son entraînement? Qui sait. Le principal concerné était dans un bon état d’esprit pour la saison à venir.

Il était bien conscient des rumeurs persistantes qui le liaient au Tricolore au cours de l’été.

« Oui, j’ai beaucoup entendu parler de Montréal, a-t-il admis. Je pense qu’il y a eu des discussions entre les deux équipes. »

Les visites dans la métropole québécoise lui ont toujours plu depuis son arrivée dans la Ligue nationale de hockey (LNH).

« Montréal est l’une des meilleures équipes de la LNH », a déclaré Necas. « On voit la passion des partisans. J’ai entendu beaucoup de rumeurs, mais je reste ici (en Caroline). Je dois dire que le Centre Bell est l’un de mes arénas préférés. C’est toujours bruyant et la glace est excellente. »

« Vous savez, la glace n’est pas belle dans toutes les arénas, surtout là où il fait chaud. »

Au début de l’été, un retour chez les Hurricanes pour Necas semblait impossible. La relation entre les deux parties semblait avoir atteint le point de rupture. Trop de rumeurs avaient circulé, trop d’encre avait coulé sur son désir de jouer ailleurs.

Contre toute attente, Necas et les Hurricanes ont réussi à sauver leur relation. La saison dernière, les choses n’ont pas toujours été faciles entre Necas et l’entraîneur-chef Rod Brind’Amour. Même si les deux hommes ont toujours eu une bonne relation en dehors de la glace, leurs différences d’opinions sur la façon dont le hockey devrait être joué semblaient irréconciliables.

« Je dois lui donner plus de ce qu’il veut et, en échange, il me donnera la liberté dont j’ai besoin pour jouer à mon style », a expliqué Necas, prêt à faire des compromis. La saison dernière n’a pas été fantastique pour nous deux, disons.

« Avant de prolonger mon contrat avec les Hurricanes, nous avons eu de longues discussions pour essayer de trouver un terrain d’entente. »

Ce fut un été étrange pour Necas, qui a passé beaucoup de temps au téléphone avec son agent et à s’entraîner pour être « prêt pour la saison, peu importe où (il allait) jouer ».

Il nie avoir refusé une transaction qui l’aurait amené aux Sabres de Buffalo, contrairement à ce qui circule.

« En fait, on ne m’a même pas parlé de Buffalo, donc… toutes ces rumeurs que vous voyez aux nouvelles sont sans fondement », a-t-il déclaré.

Avec « KK » ?

Necas a pris la peine de le répéter lors de l’interview : « Je suis heureux et excité d’être de retour en Caroline. »

Il est impatient de rebondir après une saison en deçà de ses standards, autant pour lui qui a dû se contenter de 53 points, que pour les Hurricanes qui ont vu leur chemin s’arrêter trop tôt, au deuxième tour des séries éliminatoires.

Les Hurricanes n’auront plus le même visage en attaque. Jack Guentzel a choisi le Lightning de Tampa Bay. Teuvo Teravainen a lui aussi exercé sa liberté de se joindre aux Blackhawks de Chicago.

Pour Necas, cela pourrait signifier une plus grande responsabilité. Il pense qu’il peut marquer 82 points s’il joue à son plein potentiel.

« C’est toujours difficile à dire, car il faut de l’aide de ses coéquipiers et du temps en avantage numérique, a-t-il dit. Je peux être un joueur qui marque un point par match. C’est à moi de le montrer à tout le monde. »

Et si c’était avec Jesperi Kotkaniemi? Les projections du site Daily Faceoff placent en fait Necas à la droite de l’ancien centre des Canadiens, sur le deuxième trio.

« Nous avons joué ensemble il y a deux ans, se souvient Necas. Nous étions sur une ligne avec Andrei Svechnikov. Je pensais que nous étions assez efficaces. Évidemment, Kotkaniemi a eu une saison un peu difficile, mais son potentiel est encore assez bon. Il est grand, il peut jouer physiquement. Il a un très bon tir, qu’il doit simplement utiliser davantage. »

« Il est certainement meilleur que ce qu’il a montré jusqu’à présent. Je ne m’inquiète pas pour lui. »

Au bord de la piscine, contre son gré

Fin février, Necas sera en vacances. Ne vous y trompez pas, il n’en est pas particulièrement ravi.

C’est parce que Necas aurait préféré participer au tout nouveau tournoi des 4 Nations de la Ligue nationale de hockey, mais la République tchèque ne fait pas partie des quatre puissances que sont le Canada, les États-Unis, la Suède et la Finlande.

Le principal intéressé s’empresse d’ailleurs de souligner que les Tchèques sont néanmoins champions du monde, ayant remporté le dernier Championnat du monde de hockey sur glace de l’IIHF en mai dernier.

« J’imagine que je regarderai le tournoi au bord d’une piscine, un verre à la main. Ce n’est pas fantastique. Évidemment, on voulait être là. On est champions du monde, non ? »

« Il aurait été bien de nous inclure avec la Slovaquie, pour que nous puissions former la Tchécoslovaquie comme à l’époque. Nous aurions été assez compétitifs, je pense. »

Il admire Kovalev, son mentor

La saison exceptionnelle de Necas en 2022-23, au cours de laquelle il a accumulé 71 points, a coïncidé avec le début d’une collaboration à distance avec l’ancien magicien des Canadiens Alex Kovalev, qui lui a donné des conseils par vidéoconférence.

« Il a toujours insisté pour que je joue davantage à l’intérieur des zones de mise en jeu », a déclaré Necas. « J’avais l’habitude de passer beaucoup de temps le long des bandes. Au cours des deux dernières années, j’ai marqué plus de buts dans le filet, en fait. »

Bien que Kovalev soit actuellement occupé en tant qu’entraîneur adjoint du Spartak Moscou dans la KHL, Necas est reconnaissant des précieux conseils que lui fournit son mentor.

Necas, lui-même un joueur très talentueux et électrisant en possession de la rondelle, a un profond respect pour l’artiste.

« La raison pour laquelle j’ai travaillé avec lui était très simple. C’était un joueur incroyable. (…) Je l’ai rencontré quelques fois en personne à New York. C’est fou à quel point il est fort. Je me souviens de vidéos de lui en train de tirer à une main, à l’époque où il jouait avec les Canadiens. »

Ah, voilà quelqu’un qui a mis la main sur le fameux DVD.