Où sont les femmes dans le gouvernement Barnier ? Pas aux postes clés

En nommant Michel Barnier Premier ministre, Emmanuel Macron a non seulement ignoré les résultats des élections, mais il a aussi compromis l’accès des femmes aux postes de pouvoir. Le nouveau gouvernement est certes équilibré entre les sexes, mais la répartition des responsabilités ne l’est pas.

Sur les 19 ministres de plein exercice, seules huit sont des femmes. Cinq hommes occupent les cinq ministères clés, clés du pouvoir : Sébastien Lecornu dirige toujours les Armées, Antoine Armand débarque à Bercy, Bruno Retailleau remplace Gérald Darmanin à l’Intérieur, Didier Migaud succède à Eric Dupond-Moretti à la Justice et Jean-Noël Barrot occupe désormais le Quai d’Orsay.

Des femmes, en revanche, ont été nommées à la tête de ministères stéréotypés féminins : Anne Genetet à l’Éducation nationale, Rachida Dati à la Culture, Geneviève Darrieussecq à la Santé, etc. À l’inverse, elles sont plus nombreuses parmi les ministres délégués, avec neuf femmes pour six hommes, et parmi les secrétaires d’État : trois femmes pour deux hommes.

Un déséquilibre entre les hommes et les femmes que l’on retrouve dans les commissions parlementaires

Dans son cabinet, Michel Barnier a de nouveau nommé des hommes : Jérôme Fournel au poste de directeur, et Baptiste Rolland à celui de directeur de cabinet. Sur neuf chefs de service, on compte une seule femme.

Ce déséquilibre entre hommes et femmes s’observe également au sein des commissions permanentes de l’Assemblée nationale. Déjà en baisse depuis les législatives de 2022, le nombre de députées a encore diminué avec la dissolution de cet été, passant de 37,3% à 36%.

Des huit commissions permanentes de l’Assemblée, seules deux ont une femme à leur tête : Fatiha Keloua Hachi à la commission des affaires culturelles et de l’éducation, et Sandrine Le Feur à celle du développement durable et de l’aménagement du territoire.

Par ailleurs, les commissions des Affaires économiques et des Affaires étrangères doivent désormais élire de nouveaux présidents ou présidentes pour remplacer Antoine Armand, nommé au ministère de l’Economie, et Jean-Noël Barrot, nommé aux Affaires étrangères.

La parité, loin d’être atteinte puisque les femmes ne représentent que 36% de l’hémicycle, est également malmenée dans les commissions dédiées aux sujets traditionnellement masculins. La commission des Affaires économiques compte 52 hommes pour 19 femmes, la commission des Finances 53 hommes pour 19 femmes, et la commission de la Défense 43 hommes pour seulement 28 femmes.