où se présentent les vingt-quatre candidats ministres ?
INFOGRAPHIE – Gabriel Attal et plus de la moitié de son gouvernement sont candidats aux élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet.
La tournure dramatique de la dissolution a surpris non seulement le camp présidentiel, mais aussi les ministres eux-mêmes. A moins de deux semaines des élections législatives, qui se tiendront les 30 juin et 7 juillet, vingt-quatre d’entre eux, dont Gabriel Attal, sont déjà revenus en campagne pour briguer un nouveau mandat de député – soit plus de la moitié des gouvernement.
Le Premier ministre en sursis se présente dans la 10e circonscription des Hauts-de-Seine, où il est élu depuis 2017. Dans ce fief macroniste, qui est l’un des rares à avoir placé Valérie Hayer à la tête des élections européennes. , le chef du gouvernement l’a emporté facilement (59,85%) face à un candidat socialiste, soutenu par Nupes en 2022. Malgré une alliance scellée avec une partie de la droite locale, Gabriel Attal aura aussi sur sa route un candidat LR, comme l’a indiqué le parti. dans un communiqué de presse. Mais aussi l’économiste et entrepreneur franco-américain, Sébastien Laye, investi par le patron contesté de LR, Éric Ciotti, et soutenu par le Rassemblement national.
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Sur le territoire voisin, longtemps soutenu par la droite modérée, le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, tente sa chance pour la première fois dans la 9e circonscription des Hauts-de-Seine, qui comprend Boulogne-Billancourt. L’ancien député européen remplace le macroniste Emmanuel Pellerin, arrêté après avoir reconnu avoir consommé de la drogue durant son mandat. Ce dernier ne l’a emporté qu’au second tour avec 2.300 voix d’écart sur le candidat LR en 2022.
La porte-parole du gouvernement, Prisca Thévenot, va également remettre en jeu son mandat de députée dans la 8e circonscription des Hauts-de-Seine. Ce macroniste de la première heure avait plié le match (65,75%) face à un candidat insoumis en 2022. Toujours en Île-de-France, trois membres du gouvernement se représentent dans les Yvelines: la ministre chargée de l’Égalité, Aurore Bergé (10e circonscription), sa collègue chargée des Relations avec le Parlement, Marie Lebec (4e circonscription) et le ministre délégué à l’Europe, Jean-Noël Barrot (2e circonscription). Les trois députés sortants s’étaient imposés sans difficulté face aux candidats du Nupes lors du dernier scrutin.
Dans son fief de Seine-et-Marne, le ministre du Commerce extérieur, Franck Riester, revient à la conquête de la cinquième circonscription. Elu sans difficulté depuis 2007, l’ancien maire de Coulommiers a fait face en 2022 à une percée historique du Rassemblement national, dont le candidat l’avait talonné d’un peu plus de 2.000 voix au second tour. Sa ville a même placé Jordan Bardella en tête (37,61%) aux élections européennes, loin devant le leader macroniste (14,31%).
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Dans le même département, le vice-ministre de la Santé, Frédéric Valletoux, revient sous les couleurs d’Horizons dans la deuxième circonscription, qui comprend Fontainebleau, ville dont il a été maire. Sa collègue chargée des Outre-mer, Marie Guévenoux, se représente dans la neuvième circonscription de l’Essonne, où elle a été élue avec moins de trois points d’avance (51,27 %) sur sa rivale écologiste des Nupes en 2022.
A Paris, deux membres du gouvernement tenteront de sauver leur siège : le ministre de la Fonction publique, Stanislas Guérini (3e circonscription), et sa collègue de l’Entreprise, du Tourisme et de la Consommation, Olivia Grégoire (12e circonscription). Dans le nord-ouest de Paris, le premier avait été mis en difficulté par le candidat Nupes, qu’il avait battu de moins de 1000 voix au dernier scrutin. Olivia Grégoire avait largement gagné dans son canton des 7e et 15e arrondissements de la capitale.
Treize ministres candidats hors Île-de-France
Sur les vingt-quatre ministres candidats, treize seulement sont extérieurs à la région Île-de-France. Parmi eux le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui revient en campagne dans son bastion du Nord. En 2022, l’ancien maire de Tourcoing s’est imposé facilement (57,52 %) face à un candidat du Nupes dans la 10e circonscription.
Dans le département voisin du Pas-de-Calais, c’est sa collègue déléguée à l’Agriculture, Agnès Pannier-Runacher, qui défendra le camp présidentiel dans la 2e circonscription. Une première pour l’ancien ministre de la Transition énergétique, qui ne s’était jamais présenté aux élections législatives. La moitié des douze circonscriptions sont déjà passées aux mains du RN en 2022, arrivé premier au soir des élections européennes sur le territoire. Celle qui comprend notamment Arras, convoitée par le ministre, est l’une des dernières détenues par Renaissance et ses alliés.
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A Blois dans le Loir-et-Cher, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, se replonge dans l’aventure sous l’étiquette MoDem dans la 1ère circonscription, dans laquelle il a été facilement élu depuis 2017. En Eure-et-Loir, où le Le vote RN a dominé le département aux élections européennes (37,88%), le ministre du Logement, Guillaume Kasbarian, briguera pour sa part un troisième mandat dans la 1ère circonscription, qui comprend la ville de Chartres.
La situation risque d’être plus compliquée pour sa collègue Fadila Khattabi (Personnes handicapées), qui se représente elle-même dans la 3e circonscription de Côte d’Or. La députée sortante l’a emporté sur le fil en 2022, à seulement 65 voix d’écart de son concurrent insoumis. Tout comme la ministre des Collectivités locales et de la Ruralité, Dominique Faure, de nouveau candidate dans la 10e circonscription de Haute-Garonne. Ce dernier devançait son adversaire Nupes de moins d’un demi-point lors du précédent scrutin.
Le secrétaire d’État à la Mer, Hervé Berville, revient sur le terrain électoral dans la 2e circonscription des Côtes-d’Armor, qu’il a remportée en 2017 après un long règne des socialistes. En Loire-Atlantique, la ministre de l’Enfance, de la Jeunesse et de l’Enfance, Sarah El Haïry, revient au combat dans la 5e circonscription, après deux victoires aux législatives.
Son collègue délégué au Budget, Thomas Cazenave, se représente dans la 1ère circonscription de la Gironde, qui comprend une partie de Bordeaux. La gauche y est en bonne position, après avoir suivi de près le camp présidentiel aux élections européennes. L’étau se resserre également pour Sabrina Agresti-Roubache (Ville), candidate dans la 1ère circonscription des Bouches-du-Rhône. En 2022, la nouvelle députée s’est imposée de justesse (50,79%) face à son adversaire du RN.
Patricia Mirallès (Ex-Combattants) sera à nouveau confrontée aux urnes dans la 1ère circonscription de l’Hérault, où elle est élue depuis 2017. Tandis que sa collègue du Numérique, Marina Ferrari, est candidate à sa propre succession dans la 1ère circonscription de Savoie. . Le ministre chargé de l’Industrie, Roland Lescure, remet également son titre en jeu dans la 1ère circonscription des Français de l’étranger (Canada et Etats-Unis). Là encore, dans ce secteur fort de la Macronie, la liste de Raphaël Glucksmann avait enregistré une envolée lors des élections européennes, sans toutefois dépasser celle de Renaissance.
Onze ministres, de leur côté, ont choisi de ne pas se présenter aux élections ou de briguer un nouveau mandat : Bruno Le Maire (Économie), Sébastien Lecornu (Armée), Rachida Dati (Culture), Éric Dupond-Moretti (Justice), Christophe Béchu ( Transition écologique), Patrice Vergriete (Transports), Amélie Oudéa-Castéra (Sports), Nicole Belloubet (Éducation), Catherine Vautrin (Travail, Santé et Solidarité), Sylvie Retailleau (Enseignement supérieur) et Chrysoula Zacharopoulou (Développement).