Où est passé l’objet lumineux aperçu dans le ciel breton jeudi soir ?
Malheureusement pour les chasseurs de météorites, il semblerait qu’elle ait terminé sa course dans la Manche et non sur terre, ce qui rend impossible la recherche d’un éventuel caillou… Cette trajectoire, qui aurait pris naissance au-dessus de Paimpol, pour finir 100 km plus au nord-ouest, a pu être établie grâce aux différentes indications fournies par les témoins dans les douze champs qui composent la forme Vigie-Ciel. A noter que le bolide aurait pu se désintégrer complètement dans les couches de l’atmosphère avant de percuter les flots.
« Les calculs de trajectoires déduits d’indices visuels sont toujours plus approximatifs que ceux réalisés à partir de données de caméras de détection », nuance Asma Steinhausser, coordinatrice de Vigie-Ciel.
Mais les caméras du réseau Fripon, qui en compte une centaine en France, n’ont pas pu filmer l’objet lumineux, note le scientifique : « Même si le soleil venait de se coucher, l’atmosphère était encore trop lumineuse dans l’ouest de la France et les caméras sont calibrées pour une détection de nuit. La couverture nuageuse présente ce soir-là a également pu poser problème. »
Aucun calcul de masse possible
Une autre préoccupation liée à l’absence d’image prise par une caméra Fripon est qu’aucune estimation de la masse de l’objet, de sa vitesse et de son origine dans le Système solaire, s’il s’agit d’un météore, ne peut être faite.
Quant à sa nature exacte, l’hypothèse la plus probable est celle d’un fragment d’astéroïde entré dans l’atmosphère terrestre, « un événement qui arrive assez fréquemment », rappelle Asma Steinhausser. Afin d’éviter toute confusion avec le passage d’un avion, de la Station spatiale internationale ou de constellations de satellites artificiels, les observateurs ont pour consigne de ne pas enregistrer, dans la forme Vigi-Ciel, des phénomènes d’une durée supérieure à 30 secondes ou récurrents, des lumières clignotantes, etc.
* Programme conjoint entre l’Observatoire de Paris, le Muséum national d’histoire naturelle, l’Université Paris-Sud et Aix-Marseille Université.