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Des images satellite et des vidéos publiées sur les réseaux sociaux documentent les incursions de l’armée israélienne pour combattre le Hezbollah.
Deux semaines après avoir franchi la frontière, l’armée israélienne poursuit ses opérations terrestres au sud du Liban. Le 1er octobre, des soldats de Tsahal sont entrés sur le territoire libanais, ouvrant une brèche dans la « ligne bleue » contrôlée par la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL). En soutien à ces opérations terrestres, les raids aériens se poursuivent : mercredi 16 octobre, l’armée israélienne a annoncé avoir frappé plusieurs villes du sud du Liban, ainsi que la banlieue sud de Beyrouth, après que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’est déclaré opposé à tout cessez-le-feu.
Les bombardements aériens, qui ont fait plus de 1 300 morts, et les offensives terrestres ont le même objectif pour l’armée : détruire les cibles du Hezbollah, dont « infrastructures terroristes, centres de commandement et installations de stockage d’armes ». Des images satellites, des vidéos publiées sur les réseaux sociaux ou encore des déclarations des différents acteurs permettent de comprendre la portée de cette offensive et d’en tracer les contours. C’est le travail mené par l’Institute for the Study of War (ISW), un centre de recherche basé aux États-Unis dont les membres suivent de près l’évolution des combats sur le terrain.
Selon ce recensement, l’armée israélienne a progressé dans six localités principales de cette partie du sud Liban, large d’une trentaine de kilomètres. Des percées d’un à deux kilomètres de profondeur, certaines à proximité immédiate des positions de la FINUL. Ils donnent lieu à de violents affrontements avec le Hezbollah. Plus au nord, Israël continue d’appeler certains villages libanais à évacuer, précédant souvent des bombardements aériens. Dans le même temps, du côté israélien, Tsahal a vidé depuis un an une bande large de quelques kilomètres, transformant une grande partie en zone exclusivement militaire.
Plusieurs images satellite prises ces derniers jours démontrent également le développement de bases opérationnelles avancées israéliennes au Liban. Près de Maroun al-Ras, dans le sud-est du pays, l’armée a élevé des remblais et une trentaine de véhicules ont été aperçus sur des images datées du 5 octobre. Ces positions, visibles sur l’image de droite ci-dessous, jouxtent le poste 6-52 de la FINUL. Le 6 octobre, la force de l’ONU a déclaré « profondément inquiet » de ces activités à proximité de ses positions. « Il est inacceptable de compromettre la sécurité » de ses membres, a-t-elle jugé sur le réseau social
A 600 m au nord-ouest de ces positions, entourées en pointillés blancs au-dessus, d’importantes destructions ont également été constatées. Il s’agit des vestiges du « Jardin de l’Iran », qui abritait notamment une statue du général iranien Qassem Soleimani. Des images satellite capturées ces derniers mois ainsi que des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent que ce lieu a été progressivement détruit par des frappes aériennes, puis rasé par les bulldozers israéliens. Lors de leur incursion du 8 octobre, des soldats israéliens ont planté leur drapeau sur les ruines de ce lieu symbolique.
Quelques kilomètres plus au sud, Tsahal réalise une nouvelle percée sur la ligne séparant les deux pays depuis 2000. Là encore, des images du 5 octobre montrent le passage de véhicules israéliens depuis la frontière (en bas à droite de l’image ci-dessous), vers le village de Yaroun. On y voit de nouveaux chemins tracés à travers les champs, ainsi que des destructions au niveau des villages, entourées de pointillés blancs. C’est précisément dans cette zone que le Hezbollah a annoncé le 4 octobre avoir tiré des obus d’artillerie et des roquettes contre les forces israéliennes.
A l’ouest de cette zone frontalière, les soldats de la FINUL ont été pris entre deux feux entre Israël et le Hezbollah, notamment lors de ces incursions. Deux casques bleus ont été blessés après le tir d’un véhicule blindé israélien sur une tour d’observation du quartier général de la force de l’ONU à Naqoura, sur la côte méditerranéenne, le 10 octobre. Dans la nuit du samedi 12 au dimanche 13 octobre, deux chars israéliens sont entrés dans la base de Ramyah. , selon les Casques Bleus. Au total, cinq soldats de l’ONU ont été blessés en une semaine. La FINUL, qui compte 9 500 membres, a dénoncé « violations choquantes » d’Israël contre ses positions. Son manager, Jean-Pierre Lacroix, a annoncé qu’il conserverait ses fonctions malgré les appels d’Israël à quitter les lieux.
Si les images satellites permettent de constater les avancées ponctuelles des soldats israéliens au Liban, « il est difficile de dire si (Soldats israéliens) j’y resterai. »avoue Michel Goya, ancien colonel et historien militaire, interrogé par franceinfo. « Pour l’instant, il s’agit apparemment de petits raids visant à détruire toute infrastructure du Hezbollah le long de la frontière. » L’armée israélienne peut-elle avancer vers le nord ? « L’idée pourrait être d’essayer d’aller jusqu’au fleuve Litani, mais nous n’y sommes pas »estime l’expert. Dans le même temps, les raids aériens israéliens se poursuivent dans la zone allant de la frontière au fleuve Litani, mais aussi plus au nord.
Depuis le 23 septembre, au moins 1.356 personnes ont été tuées au Liban, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels. Les bombardements et l’intensification du conflit ont également jeté sur les routes 700 000 Libanais et Syriens vivant dans le sud du pays, selon les chiffres de l’ONU. Près de 70 % d’entre eux sont des femmes et des enfants.