Où en est l’enquête après l’inculpation du principal suspect ?
L’homme de 33 ans, soupçonné d’avoir déclenché plusieurs incendies devant l’édifice religieux, a été inculpé de complot terroriste et placé en détention provisoire.
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Quatre jours après l’incendie devant la synagogue de La Grande-Motte (Hérault), le principal suspect a été mis en examen, mercredi 28 août, pour association de malfaiteurs terroriste et tentative d’assassinat commis à raison de la race ou de la religion en relation avec une entreprise terroriste, et placé en détention provisoire. Deux de ses proches ont également été mis en examen. Après l’ouverture d’une information judiciaire par le parquet national antiterroriste (Pnat), franceinfo fait le point sur les premiers éléments des investigations.
Un homme «radicalisé depuis plusieurs mois» qui nourrissait «une haine des juifs»
Le principal suspect, un Algérien de 33 ans en situation régulière, était inconnu des services antiterroristes. Il avait pourtant été condamné en octobre 2022 pour conduite en état d’ivresse. Selon le Pnat, l’homme avait «radicalisé dans la pratique de sa religion depuis plusieurs mois» Et « nourri(ait) aussi, « La haine de longue date envers les Juifs, particulièrement centrée sur la situation en Palestine ». Il avait aussi » actions à certains de ses proches de son intention d’aller combattre à Gaza ».
Dans les semaines précédant l’attaque, le suspect avait acquis une arme de poing et avait « Il a effectué diverses recherches sur Internet concernant les synagogues de la région, les fêtes juives et la période du Shabbat ». « Il avait finalement effectué des recherches plus ciblées sur La Grande-Motte »poursuit le parquet national antiterroriste. Dès sa première audition, le suspect « a reconnu les faits » et a « Il a expliqué qu’il avait agi pour soutenir la cause palestinienne. » Il a contesté « toute intention d’homicide, mais en admettant avoir eu l’intention de provoquer la peur »a déclaré le procureur.
Le principal suspect n’est pas entré dans la synagogue, mais a tenté d’y mettre le feu
Selon les premières conclusions de l’enquête, le principal suspect s’est rendu seul dans les environs de la synagogue Beth Yaacov Atlan dans la nuit du vendredi 23 au samedi 24 août et a dormi dans sa voiture. « une partie de la nuit »A 8h21, avant l’office du Shabbat du matin qui attire de nombreux fidèles, il a escaladé le mur de l’enceinte de la synagogue, armé de plusieurs bouteilles en plastique remplies de carburant, d’un pistolet et « d’une hache portant des mentions écrites dans sa main, relatives à la Palestine, à Gaza et au sang des musulmans », détaille le sol.
Sur les caméras de vidéosurveillance, il apparaît avec un keffieh sur la tête, le visage découvert et un drapeau palestinien noué autour de la taille. Le suspect n’est pas entré dans l’édifice religieux, mais a commencé par allumer des incendies à plusieurs endroits à l’extérieur : aux portes d’entrée du bâtiment principal, à la porte de la salle de culte et à la porte de la salle commune, ainsi que dans le parking. Il a ensuite mis le feu à un premier véhicule et s’est caché derrière celui-ci. « une armoire de climatisation ». « Après environ trente secondes »l’homme a mis le feu à « une paillote située le long d’un mur du parking » et un deuxième véhicule stationné à proximité.
L’homme a ensuite escaladé le mur d’enceinte de la synagogue et a fui les lieux de l’attaque dans sa voiture. « Il a involontairement allumé un incendie à cet endroit et l’a laissé à quelques dizaines de mètres de la synagogue. »rapporte le Pnat.
« Lors d’une intervention de premiers secours », une bouteille de gaz qui se trouvait sur le parking a explosé, « causant des blessures légères à un policier municipal ». Un jour, il fut déclaré totalement incapable de travailler. Cinq personnes, dont le rabbin, furent « chez eux », « situé au premier étage de l’immeuble »ajoute le Pnat, mais personne n’a été blessé.
L’individu a été interpellé à Nîmes quinze heures après les faits.
Après l’attaque, le principal suspect a rejoint « une de ses connaissances » sur un marché du Grau-du-Roi, une commune voisine de La Grande-Motte. Cet homme a accepté de le conduire dans l’après-midi à « son logement » situé à Nîmes (Gard), à une quarantaine de kilomètres du lieu de l’attaque. Dans son appartement, l’incendiaire a retrouvé un autre de ses proches « avec qui il avait auparavant discuté d’une éventuelle action », « Cet homme est soupçonné d’avoir informé le parquet national antiterroriste de la présence des forces de police plus tard dans la journée », a indiqué le parquet.
En fin de soirée, vers 23h35, un Une équipe de policiers, composée principalement de membres du RAID, est intervenue au domicile occupé par le suspect pour l’interpeller. Ce dernier a ouvert le feu avec son arme de poing, « dont il savait qu’il était chargé de munitions à blanc et donc non mortelles »et a tiré cinq coups de feu sur la police. Le suspect a été blessé au bras et à la poitrine « par un tir de riposte », et présentait une blessure au visage. Après avoir été hospitalisé, son interrogatoire en garde à vue par les enquêteurs a débuté lundi.
Deux proches de l’incendiaire ont également été placés en garde à vue. L’homme qui l’a pris en charge au Grau-du-Roi a été mis en examen pour recel de biens volés à un criminel terroriste et placé sous contrôle judiciaire. Celui avec qui le principal suspect « semble avoir partagé son projet » a été inculpé pour association de malfaiteurs terroriste criminelle et écroué. Une quatrième personne, « l’un des contacts téléphoniques privilégiés du principal suspect »avait été placé en garde à vue, a appris franceinfo de source judiciaire. Celle-ci a été levée lundi soir en raison « aucune charge ne semblait susceptible d’être retenue contre lui ».