Arrivé à l’avant-dernière manche de la saison avec 29 points d’avance sur Ott Tänak, 41 sur Sébastien Ogier, et beaucoup de cartes en main pour remporter son premier titre mondial, Thierry Neuville quittera l’Allemagne ce dimanche avec 25 unités d’avance sur l’Estonien, et beaucoup de frustration dans ses valises. Le Belge aura certes encore son destin en main dans un mois au Japon, mais il aurait pu conclure l’affaire ce week-end, et repartir l’esprit serein vers l’Asie.
Il faut croire qu’il était écrit que rien ne serait facile pour Neuville, et qu’il lui faudrait attendre la dernière manche de la saison pour enfin remporter cette couronne mondiale après laquelle il court depuis plus de dix ans. Il ne lui sera toutefois pas permis de commettre une erreur qui pourrait l’éliminer du rallye, et il sera sans doute assez tendu sur les routes japonaises, tiraillé entre l’attaque et la défense.
Deux erreurs dans l’ES11 pour Neuville
Il aurait pu éviter ces nœuds au cerveau si, dans la lignée de son excellente journée de vendredi en ouverture de ce Rallye d’Europe Centrale (leader avec 6 »4 d’avance sur Sébastien Ogier et 7 »8 sur Ott Tänak), il avait continué sur le même rythme. . Mais il a commis deux erreurs dans l’ES11 samedi matin, un tête-à-queue puis une sortie trop large, qui lui ont fait perdre 30 secondes et la tête de l’épreuve, récupérée ensuite par Ogier.
Le Belge a ensuite réussi, sans prendre trop de risques, conscient que le titre devra attendre le Japon, et laissant le Français et l’Estonien se battre pour la victoire sur ce dernier rallye européen. Après la sortie de route d’Ogier dans l’ES17, avant-dernière spéciale, sa troisième erreur consécutive après celles de Grèce et du Chili, c’est Tänak qui s’impose, avec 7 » d’avance sur Elfyn Evans (Toyota) et 39 »8 sur Neuville, son deuxième succès de la saison après la Sardaigne. Grâce à cette victoire, l’Estonien peut encore espérer remporter un deuxième titre mondial après 2019, mais il devra compter sur une erreur de Neuville.
Katsuta domine le Super Sunday
Dimanche, c’est Takamoto Katsuta (Toyota), 5ème et loin du podium, qui a dominé les débats avec un esprit nettement plus libéré. Les Japonais ont remporté le Super Sunday, 7 points, et la Power Stage, 5 points de plus, ce qui permet à Toyota de limiter la casse au Championnat Constructeurs (15 points de retard sur Hyundai) malgré l’abandon d’Ogier.
Adrien Fourmaux (Ford M-Sport), après avoir beaucoup galéré lors des deux premiers jours, notamment samedi avec trois sorties de route dans l’ES9 et l’ES10, qui l’ont contraint à l’abandon, s’est rattrapé ce dimanche avec notamment le scratch dans l’ES15. Le Français termine 3ème du Super Sunday et 5ème de la Power Stage.