Oscar Jégou et Hugo Auradou sur le point de comparaître devant la justice – Libération
Les rugbymen Oscar Jegou et Hugo Auradou, actuellement en tournée avec le XV de France en Argentine, ont été interpellés lundi 8 juillet par la police locale à la suite d’une plainte pour abus sexuels aggravés. Ils comparaîtront une première fois devant un tribunal dans les prochains jours et pourraient être maintenus en détention provisoire.
Deux internationaux français dans le viseur de la justice argentine. Depuis l’arrestation lundi en Argentine d’Hugo Auradou et d’Oscar Jégou, deux joueurs du XV de France visés par une plainte pour abus sexuels aggravés par une jeune femme qui a porté plainte à Mendoza, le rugby français est plongé dans le choc. Pour rappel, c’est dans la nuit du samedi 6 au dimanche 7 juillet, après le match face au XV argentin, que les faits décrits comme« incroyablement sérieux » par le président de la Fédération française de rugby aurait eu lieu. Selon le journal local MDZla victime et les joueurs se seraient rencontrés dans une boîte de nuit avant de se rendre dans un hôtel. La force du récit de la victime, qui évoque des coups et des violences sexuelles, a poussé la police à agir rapidement, avant que les joueurs ne quittent le territoire. Précision sémantique, traduction « abus sexuel aggravé » correspond à la formule « accès charnel », qui correspond dans la loi argentine au mot « râpé », présentant probablement un personnage « empirer » parce que cela a été commis en groupe avec recours à la violence.
🚨🏉 La police argentine a diffusé des images de l’arrestation d’Oscar Jégou et Hugo Auradou, joueurs de l’équipe de France accusés d’une agression sexuelle extrêmement violente. Si elle ne nie pas avoir eu de relations sexuelles avec la plaignante, elle assure qu’elles étaient consenties. #Télématine pic.twitter.com/9WK1g2cl7M
— Télématin (@telematin) 10 juillet 2024
Les deux jeunes joueurs de l’équipe de France, qui étaient jusqu’à présent en garde à vue dans un commissariat de Buenos Aires, devraient être transférés entre mardi soir et mercredi matin à Mendoza, province du centre-ouest, à 1.100 km de la capitale argentine où se seraient déroulés les faits. Ils seront ensuite interrogés dans le cadre de l’enquête dans les prochains jours par la procureure en chef de l’unité de Mendoza pour les crimes contre l’intégrité sexuelle, Daniela Chaler. Cette dernière a rapporté « éléments convaincants » Dans « la déclaration de la victime était assez longue, complète et détaillée » OMS « correspond, pour le moment, aux conclusions médico-légales. »
Hugo Auradou, 20 ans, et Oscar Jegou, 21 ans, également sacrés champions du monde en 2023 dans la catégorie des moins de 20 ans, devront se soumettre aux examens médicaux demandés par la justice. Ils seront accompagnés de leur avocat. « Là, nous présenterons des preuves en faveur des joueurs, des preuves que nous avons, des preuves concrètes, et la justice de Mendoza décidera de libérer ou non les joueurs », a déclaré Rafael Cuneo Libarona. L’avocat de la défense a déclaré avoir parlé aux joueurs, qui ont confirmé avoir rencontré la femme et avoir eu des relations sexuelles avec elle, mais les joueurs affirment que c’était « des rapports sexuels consentis, à aucun moment il n’y a eu de violence ou quoi que ce soit de ce genre. »
Une mise en examen dans les 24 heures
Les deux joueurs du XV de France seront ensuite présentés prochainement devant la représentante du parquet de Mendoza, Cecilia Bignert. Cette procureure adjointe en charge du dossier disposera de 24 heures pour inculper les joueurs, avec la possibilité d’une prolongation de 24 heures supplémentaires en cas de demandes de preuves supplémentaires.
S’ils sont formellement inculpés, les deux jeunes hommes pourraient être placés en détention provisoire jusqu’à une audience visant à demander leur libération, qui interviendrait dans les dix jours suivant la mise en examen. « Ils voyageaient en Argentine, ils n’ont pas de racines parce qu’ils ne vivent pas ici et ils sont censés avoir les moyens de quitter le pays », Martin Ahumada, porte-parole du bureau du procureur de Mendoza, a expliqué pour justifier cette détention. Cependant, il « Il se peut qu’au milieu de ces dix jours, ils (la défense, ndlr) demandent une libération conditionnelle ou une assignation à résidence. Nous ne le saurons pas tant qu’ils ne seront pas inculpés », il a continué.
Selon le Code pénal argentin, les peines pour ce type de délit vont de six à quinze ans d’emprisonnement. Cependant, « la circonstance aggravante que les faits se soient déroulés en groupe », La peine pourrait être augmentée de huit à vingt ans de prison, a déclaré Martin Ahumada.