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Or : Le bond de l’or sur le marché peut-il se poursuivre?

(BFM Bourse) – Le métal précieux a franchi dans la nuit de mercredi à jeudi la barre des 2 300 dollars l’once pour la première fois de son histoire. Mais l’or a-t-il encore du potentiel ?

Contrairement aux actions, le rallye du marché boursier de l’or ne s’arrête pas. Dans la nuit de mercredi à jeudi, le métal précieux a franchi la barre des 2 300 dollars l’once pour la première fois de son histoire. L’or a également terminé juste à 2.300 dollars l’once au fixing (cours de clôture qui sert de référence pour calculer la variation au cours de la journée suivante).

Ce jeudi, la « relique barbare » comme la surnomme l’économiste John Maynard Keynes, reprend un très léger souffle en début de séance européenne (-0,25%).

Mais depuis le 14 février, l’or a gagné près de 15,4 %. Un saut qui s’avère assez difficile à décortiquer, comme nous l’expliquions dans un précédent article.

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Une corrélation avec les taux qui n’a pas été vérifiée

En théorie, l’or est censé souffrir de la hausse des taux d’intérêt du marché. Plus les taux d’intérêt sont élevés, moins l’or est théoriquement attractif, toutes choses égales par ailleurs. Contrairement aux actions (avec dividendes) et aux obligations (avec coupons), l’or ne produit pas de revenus. Son prix devrait donc être impacté par une hausse des taux d’intérêt, car il devient alors de moins en moins intéressant d’investir son argent dans l’or plutôt que de l’investir.

Cependant, les rendements obligataires ont récemment augmenté, le taux de la dette américaine à dix ans étant passé d’environ 4,2% la semaine dernière à 4,369% actuellement.

Cette hausse n’a toutefois pas freiné la bonne progression de l’or ces derniers jours. Plus largement, depuis le début de l’année, les investisseurs ont revu à la baisse leurs prévisions de baisse des taux directeurs de la part des grandes banques centrales. Et comme dit précédemment, l’or est en forte hausse en ce début d’année 2024.

La relation théorique entre le prix de l’or et l’évolution des taux d’intérêt n’a donc pas été vérifiée. Ce qui surprend certains investisseurs.

« Je pense que si nous continuons ainsi, il y aura une sorte de trou d’air ou de correction », a déclaré à Bloomberg Kyle Rodda, analyste de marché principal chez Capital.com Inc.. « Il ne semble pas y avoir de raison fondamentale particulièrement bonne, claire et accessible à tous, pour expliquer ce mouvement », ajoute-t-il.

La Chine, un grand facteur de soutien

UBS a estimé mercredi que le récent mouvement haussier pouvait s’expliquer par le regain de tensions au Moyen-Orient (qui a également dopé le pétrole), l’or bénéficiant dans ce contexte de son statut de valeur refuge.

De son côté, Bank of America a également évoqué mercredi plusieurs autres raisons. Tout d’abord, les banques centrales ont continué leurs achats de lingots d’or dans leurs réserves, la Banque populaire de Chine notamment. Selon le World Gold Council, la banque centrale chinoise a augmenté ses réserves d’or en janvier pour le quinzième mois consécutif, les portant à 2 245 tonnes.

Bank of America évoque également la vigueur de la demande physique d’or (en pièces ou en lingots par exemple) en Chine.

« Les ventes de bijoux et les importations non monétaires (c’est-à-dire les achats qui ne sont pas effectués par les banques centrales, ndlr) d’or ont atteint des niveaux records en début d’année », écrit Bank of America. « Dans une certaine mesure, cet intérêt reflète le manque d’options alternatives pour les investisseurs chinois, les marchés boursiers et immobiliers n’étant toujours pas particulièrement attractifs », poursuit-elle.

L’or peut-il encore augmenter ? Dans une mise à jour effectuée fin mars, UBS a été mesurée, maintenant un objectif fin 2024 de 2.250 dollars l’once, un objectif que le métal précieux a déjà dépassé.

Bank of America est plus optimiste. L’establishment américain a confirmé un objectif de cours de 2 400 $ pour fin 2024, ce qui donne encore à la matière première un très léger potentiel de l’ordre de 4 %. La banque américaine estime qu’un regain d’intérêt pour l’or de la part des investisseurs occidentaux pourrait être observé si la Réserve fédérale américaine finissait par baisser ses taux cette année.

Julien Marion – ©2024 BFM Bourse

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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