Opposés à la baisse de la TVA sur l’électricité à 5,5% proposée par le RN, les sénateurs suggèrent une baisse « ciblée » de la fiscalité
Les sénateurs rendront jeudi les conclusions de leur commission d’enquête sur les prix de l’électricité. Parmi leurs propositions figure une baisse ciblée de la taxation uniquement sur les premiers mégawattheures consommés.
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Après six mois de travaux et 140 auditions sur le prix de l’électricité, la commission d’enquête du Sénat a proposé, jeudi 4 juillet, de baisser les impôts, mais sans réduction générale de la TVA à 5,5 %. Les sénateurs sont en total désaccord avec cette promesse que Jordan Bardella souhaite mettre en œuvre, s’il parvient à Matignon. Les sénateurs centristes, à l’origine de la commission d’enquête lancée début 2024, sans aucun lien, donc avec les législatives précipitées, considèrent qu’il serait judicieux de ne pas envisager de baisser les taxes, mais de ne pas baisser la TVA à 5,5 %. « trop coûteux pour les finances publiques »Vincent Delahaye, le rapporteur de la commission, estime en effet que le RN propose 12 milliards d’euros pour le budget de l’Etat, alors que la version du Sénat ne coûterait « que » trois milliards et demi, tout en réduisant la facture du consommateur.
Les sénateurs proposent de baisser la TVA à 5,5% pour tous, mais sur un seul « consommation de base »afin de répondre aux besoins de « première nécessité ». Ce « consommation de base » Le montant de la taxe sur le chauffage serait calculé sur la base du volume moyen d’électricité consommé par un ménage dans un logement de 80 m2, soit 4,5 MWh par an si le chauffage n’est pas électrique, 6 MWh avec un chauffage électrique. La TVA serait donc de 5,5 % sur cette première tranche et d’autres taxes seraient également réduites. Les sénateurs estiment qu’ils pourraient ainsi réduire la facture de base de 40 %, avec 600 euros d’économies annuelles pour un ménage qui consomme ses 6 MWh.
Au-delà de ce forfait de base valable pour tous, pour ceux qui consomment plus d’électricité, la TVA resterait à 20 %. En clair, dans le système imaginé par le Sénat, si vous avez un logement plus grand que la moyenne, avec beaucoup plus d’appareils électriques, c’est que vous avez plus de revenus et donc que vous pouvez payer votre électricité au tarif actuel. Ce mécanisme serait « plus juste » socialement que le déclin général du RN, selon un sénateur, car « Si vous consommez 10 fois plus que la moyenne, proportionnellement vous bénéficiez beaucoup plus de la TVA à 5,5 et vous coûtez plus cher au budget de l’Etat ! »