Open d’Australie : « Je pensais que je n’étais personne » -Aryna Sabalenka

Il fut un temps où Aryna Sabalenka s’interrogeait lorsque des supporters lui demandaient un autographe.
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« J’ai eu une drôle de sensation. Je me suis dit que je n’étais personne, un simple joueur, que je n’avais remporté aucun titre majeur. »
Depuis samedi, le Biélorusse n’a plus à ressentir ce fameux « syndrome de l’imposteur ». A 24 ans, Sabalenka est la championne du Grand Chelem après une victoire 4-6, 6-3, 6-4 sur la Kazakh Elena Rybakina.
Mais de toute façon, le cinquième favori de Melbourne s’est débarrassé de cette sensation désagréable il y a peu de temps. Et ce revirement a sans doute contribué à ce premier sacre majeur, reconnu lors d’une conférence de presse de Sabalenka, qui reviendra demain à la deuxième place mondiale.
« J’ai fini par me respecter davantage », a-t-elle souligné aux journalistes, la coupe de champagne du champion à la main. J’ai compris que si je suis là, c’est parce que je travaille dur et que je suis un bon joueur. »
La « reine des doubles fautes »
Sabalenka est l’un des joueurs les plus dominants du circuit depuis un certain temps déjà. Mais la majeure partie de sa dernière saison a été entachée de problèmes récurrents avec son deuxième service.
A tel point que la Biélorusse s’était proclamée la « reine des doubles fautes ».
Des ajustements effectués avant l’US Open lui ont permis d’atteindre les demi-finales à New York puis la finale du Masters de fin de saison. Et la puissante Sabalenka est désormais invaincue en 11 matchs en début de campagne, grâce à son titre à Adélaïde, puis sa conquête à Melbourne.
C’est pourtant sur une double faute que le vainqueur a ouvert cette finale face à Rybakina, 22e favorite en Australie et championne à Wimbledon l’an dernier. Elle en a également commis un sur sa première balle de match.
« Je pensais alors que ce jeu de service allait être amusant… Mais je savais que cette partie ne serait pas facile. J’ai continué à travailler dur. »
Si bien que quelques minutes plus tard, Sabalenka célébrait « le plus beau moment de sa vie » depuis sa rencontre avec son petit ami Konstantin Koltsov, un ancien joueur des Penguins de Pittsburgh.
La championne lui a également envoyé un baiser à la caméra lors de la conférence de presse, que Koltsov était censée suivre en direct.
Le premier sans drapeau
Sabalenka est également devenue la première joueuse « sans drapeau » à remporter un titre du Grand Chelem samedi depuis que l’ATP et la WTA ont privé les athlètes russes et biélorusses du droit de concourir sous leurs couleurs après l’invasion de l’Ukraine il y a près d’un an.
L’athlète n’a pas voulu s’étendre sur le sujet. « De toute façon, tout le monde sait que je viens de Biélorussie », a-t-elle lâché.
Et son président, Alexandre Loukachenko, s’est de son côté filmé en train de trinquer – avec de la vodka, apparemment – à la santé de la jeune joueuse, peu après son triomphe.
C’est le premier titre majeur pour le pays depuis celui de Victoria Azarenka, également à Melbourne, il y a 10 ans.
– Avec AFP
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