Onepoint abandonne Atos qui l'avait choisi comme repreneur, laissant la place à Daniel Kretinsky
Les nouvelles les plus importantes de la journée

Onepoint abandonne Atos qui l’avait choisi comme repreneur, laissant la place à Daniel Kretinsky

Onepoint abandonne Atos qui l’avait choisi comme repreneur, laissant la place à Daniel Kretinsky

Encore un rebondissement dans le feuilleton Atos : le consortium dirigé par Onepoint, choisi il y a trois semaines pour sauver le fleuron informatique français très endetté, jette l’éponge, laissant finalement la place au milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, écarté début juin, pour reprendre les discussions.

« Le consortium Onepoint, Butler Industries et Econocom ont constaté que les conditions n’étaient pas réunies pour conclure un accord ouvrant la voie à une solution durable de restructuration financière et de mise en œuvre » de son projet, annonce Onepoint, dirigé par David Layani, dans un communiqué.

Onepoint abandonne l’affaire

Cette annonce intervient moins de trois semaines après que son consortium soit sorti vainqueur du concours pour le rachat d’Atos face à Daniel Kretinsky. Son offre de rachat a été jugée « mieux orientée en termes d’intérêt social de l’entreprise » par le conseil d’administration du groupe et la majorité de ses créanciers.

Englué dans une crise financière depuis près de trois ans, Atos, pilier technologique des JO de Paris cet été et présent dans plusieurs activités sensibles, dont les supercalculateurs utilisés pour la dissuasion nucléaire française, a engagé une procédure de restructuration en février.

Besoin de 1,1 milliard d’euros de liquidités

L’entreprise avait annoncé avoir besoin de 1,1 milliard d’euros de liquidités pour son activité en 2024-2025 et souhaitait réduire massivement sa dette brute, de 4,8 milliards d’euros, pour sauvegarder son activité.

Pour « répondre à la demande de liquidité du groupe à court et moyen terme », Atos indique avoir reçu « une proposition révisée de restructuration financière globale » de la part de ses créanciers. « Les discussions se poursuivent avec le comité représentatif des créanciers et de certaines banques sur la base de cette proposition en vue de parvenir à un accord dans les plus brefs délais », a-t-il ajouté, tandis que l’EPEI, du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, a envoyé « une lettre réitérant son intérêt à participer à sa restructuration financière ».

Kretinsky sur la place

Longtemps en discussions pour racheter une partie d’Atos avant l’échec des négociations en février, M. Kretinsky avait révisé à deux reprises son offre au consortium de David Layani, sans succès. Parallèlement, Atos a annoncé mercredi avoir « finalisé » la négociation avec l’Etat français « d’un accord visant à protéger les intérêts de souveraineté » de l’Etat au titre de certaines activités exercées par le groupe informatique.

Depuis le début de la chute du géant, le sort de ces activités stratégiques est un enjeu politique majeur. Mi-juin, l’État français a fait une offre de 700 millions d’euros pour racheter les activités jugées stratégiques et sensibles d’Atos, dont les supercalculateurs, les contrats avec l’armée française et les produits de cybersécurité.

Un enjeu stratégique majeur pour la France

L’offre vise à éviter que ces activités ne tombent entre les mains d’acteurs étrangers. Elle porte sur « l’acquisition potentielle de 100% des activités Advanced Computing, Mission-Critical Systems et Cybersecurity Products de la division BDS (Big Data & Cybersecurity) » d’Atos.

Le ministère français de l’Economie a également accordé un prêt de 50 millions d’euros à l’entreprise et acquis une « action préférentielle » lui permettant d’opposer son veto à certaines opérations au niveau de Bull, la filiale qui construit ces supercalculateurs. . « Les actifs souverains ont été garantis par une +Golden Share+ de l’Etat et l’opération de rachat de ces actifs souverains par l’Etat en lien avec les industriels se poursuit en parallèle comme prévu », a indiqué Bercy à l’AFP.

« Négociations exclusives avec Alten »

« L’Etat, via le Comité interministériel de restructuration industrielle, continue de suivre le dossier de manière très précise afin de favoriser des solutions de continuité pour l’entreprise Atos », ajoute la même source. Dans la foulée du choix de Onepoint, Atos a également annoncé être entré en négociations exclusives avec le groupe d’ingénierie français Alten en vue de la cession de Worldgrid, sa filiale très critique qui conçoit les systèmes de contrôle des centrales nucléaires, notamment pour EDF.

En savoir plus sur l’informatique

Atos attend un accord de principe sur la restructuration financière dans la semaine du 24 juin et un accord définitif avec une majorité de créanciers financiers dans la semaine du 22 juillet. Partenaire informatique mondial du Comité International Olympique (CIO) depuis 2002, Atos sera l’un des piliers technologiques des JO de Paris. Il sera chargé de gérer les accréditations, la diffusion instantanée des résultats ou encore la cybersécurité.

Quitter la version mobile