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Onde de choc, soutien démocrate, campagne… Récit d’un mois où tout a basculé pour Kamala Harris

Sa missive provoque une onde de choc. Au point d’éclipser la tentative d’assassinat qui avait visé Donald Trump une semaine plus tôt seulement. 14h13, nouveau message de Joe Biden. Le dirigeant de 81 ans annonce son soutien à sa vice-présidente Kamala Harris, 59 ans, avec qui il a fait campagne en 2020, pour le remplacer comme candidate du Parti démocrate.

« Portable dans la voiture »

Depuis Washington, Kamala Harris salue aussitôt « l’acte altruiste et patriotique » du président et promet de faire « tout ce qui est en son pouvoir » pour vaincre Donald Trump le 5 novembre. Sa candidature est lancée. Son mari Doug Emhoff participe à une séance de vélo dans une salle de sport huppée de Los Angeles lorsque tout ce chambardement survient. Il rate un déluge d’appels et de messages, y compris de sa femme.

« Je ne laisserai plus jamais mon téléphone portable dans la voiture », a-t-il plaisanté plus tard. Gouverneurs, sénateurs, anciens rivaux, progressistes et modérés : en quelques heures, l’ancienne représentante de Californie a obtenu le soutien de la quasi-totalité de son parti, ce dont les observateurs politiques la pensaient incapable.

« Quand on se bat, on gagne »

Comment faire campagne en trois mois contre Donald Trump ? Au lendemain de son entrée en lice, Kamala Harris reconnaît que les dernières 24 heures ont été comme des « montagnes russes » mais promet : « Nous allons gagner ». Par souci d’efficacité, elle commence par garder la même équipe que Joe Biden, basée dans les mêmes locaux, avec quasiment le même logo. Mais le message change complètement.

Face à l’ancien président républicain, condamné au pénal fin mai, Kamala Harris se targue de son expérience d’ancienne procureure. Elle joue aussi parfois la carte de l’âge, le républicain ayant près de 20 ans de plus qu’elle. Habitué à présenter Joe Biden comme un vieillard sénile, Donald Trump se retrouve contraint de revoir rapidement sa campagne électorale. Une situation d’autant plus délicate que l’entrée en lice de Kamala Harris a donné un coup d’accélérateur aux démocrates : en 48 heures, la candidate a récolté 100 millions de dollars de dons.

Et des dizaines de milliers de bénévoles s’inscrivent pour prêter main-forte à ses équipes. Un enthousiasme qui se matérialise dans les sondages, mais aussi lors des premiers meetings de Kamala Harris. Entourée des rappeurs Quavo et Megan Thee Stallion à Atlanta, elle lance devant une salle comble : « Quand on se bat, on gagne ! », devenu le nouveau slogan de sa campagne.

Un ancien professeur devenu gouverneur

Forte du soutien de son parti et de sa base, Kamala Harris se cherche un colistier. Elle a fait ce choix en quelques jours, alors qu’un tel processus de sélection dure normalement des mois afin d’éviter les mauvaises surprises. La candidate a annoncé le 6 août qu’elle serait secondée par un ancien professeur de géographie devenu gouverneur du Minnesota, Tim Walz, 60 ans. Le duo, qui joue de sa complicité sur les réseaux sociaux, est parti à la rencontre des électeurs, sillonnant cinq États décisifs en autant de jours.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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