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on vous explique pourquoi Mathilde Panot et d’autres personnalités sont convoquées par la justice

Depuis l’attentat terroriste du Hamas contre Israël le 7 octobre, 390 signalements ont été effectués auprès du Centre national de lutte contre la haine en ligne, selon le parquet de Paris. Parmi eux, certains concernent des personnalités ou des organisations de gauche.

« C’est la première fois dans l’histoire de la Ve République que le président d’un groupe d’opposition à l’Assemblée nationale est convoqué pour un motif aussi grave. » Dans un déclaration véhémentela chef de file des députés de La France insoumise (LFI), Mathilde Panot, a annoncé mardi 23 avril être convoqué par la police dans le cadre d’une enquête pour « apologie du terrorisme ».

Comme elle, ces dernières semaines, plusieurs personnalités de gauche ont reçu une missive de la justice dans le cadre de telles procédures. C’est le cas du candidat LFI aux élections européennes Rima Hassanpar le journaliste et militant antiraciste Sihame Assbague ou encore des étudiants du syndicat Solidaires de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), comme le rapporte Médiapart. A chaque fois, des commentaires réagissant à Attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre sont ciblés.

Jean-Luc Mélenchon a dénoncé ces convocations sur le réseau Xalarmé par le fait que « la police convoque sans hésiter une liste jugée très longue ». Selon lui, « toute la sphère politique et intellectuelle anti-génocide est menacée ». Mathilde Panot fustige de son côté « grave exploitation de la justice visant à museler les expressions politiques ».

Rapports initiés par l’Organisation juive européenne

Le patron des députés LFI affirme que cette convocation « est basé » sur le communiqué de presse de son groupe parlementaire, publié sur en réaction à l’attentat du 7 octobre. Ce texte a suscité la polémique, notamment parce qu’elle était parallèle à l’attaque du mouvement islamiste Hamas, décrit comme « une offensive armée des forces palestiniennes »Et « l’intensification de la politique d’occupation israélienne » dans les territoires palestiniens.

Dès novembre 2023, l’Organisation juive européenne (EJO), une association pro-israélienne qui regroupe principalement des avocats, annonçait porter plainte pour apologie du terrorisme contre Mathilde Panot. S’il est impossible d’établir avec certitude que la convocation de l’élu est directement liée à cette plainte, le coordinateur de LFI, Manuel Bompard, assure sur que « convocation judiciaire » des derniers jours sont bien l’initiative de cette organisation. « Madame Panot a été convoquée, c’est très bien »Muriel Ouaknine-Melki, avocate et présidente de l’OJE, a simplement déclaré à l’AFP.

L’association est également à l’origine de la plainte contre Rima Hassan, selon une publication sur son compte. Elle a également déposé deux plaintes contre l’humoriste Guillaume Meuricel’accusant d’antisémitisme après une séquence visant Benyamin Netanyahu sur France Inter. Ces plaintes ont été classées sans suiteFranceinfo l’a appris lundi.

Une réponse pénale demandée par le ministère

Depuis 2014 et une loi du gouvernement de Manuel Valls, le délit d’apologie du terrorisme est puni de peine maximale de sept ans d’emprisonnement et de 100 000 euros d’amende lorsque les faits sont commis en ligne, selon article 421-2-5 du Code pénal. Après les attentats du Hamas, le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, a signé une circulaire précisant que « les propos publics faisant l’éloge des attentats » du mouvement islamiste, « en les présentant comme une résistance légitime à Israël »devait être poursuivi.

Entre le 7 octobre et le 23 avril, 390 signalements ont été effectués au Centre national de lutte contre la haine en ligne, a appris franceinfo auprès du parquet de Paris. Tous sont liés au conflit Israël-Hamas. A titre de comparaison, en 2022, le parquet avait reçu 500 signalements, toutes thématiques confondues.

Ces signalements proviennent d’associations, « notamment la lutte contre l’antisémitisme et les discriminations »mais aussi du ministère de l’Intérieur. « Il n’y a pas d’auto-saisine des procureurs »précise la Chancellerie.

« Nous devons enquêter sur chaque fait qui nous est rapporté. Les propos tenus ont-ils été tenus dans les termes allégués et si oui, dans quel contexte ?

Le parquet de Paris

sur franceinfo

Le parquet de Paris précise que le Code pénal ne définit pas l’apologie du terrorisme : il faut se pencher sur la jurisprudence en la matière, selon laquelle « trois éléments constituent le délit d’apologie du terrorisme ».

Premièrement, la déclaration en question doit se rapporter à un acte terroriste. Ensuite, il faut en parler publiquement. « On ne parle pas d’apologie du terrorisme si une personne déclare quelque chose à son voisin de table et que l’autre voisin de table le dénonce, par exemple », illustre le parquet. Enfin, il faut qu’il y ait un jugement favorable sur l’acte terroriste. « La jurisprudence dit que l’absence de désapprobation morale équivaut à un jugement favorable, tout comme le fait d’accorder une égale considération à la victime et à l’auteur d’un acte terroriste »détaille le parquet.

Peine de prison avec sursis pour un syndicaliste

Une fois le contexte clarifié, les enquêteurs interrogent la personne ciblée. « Nous l’entendons pour qu’elle puisse s’expliquer, sans préjudice de ce qui lui est reproché », insiste le parquet. Le grand nombre de signalements peut justifier la longueur des délais de convocation. « Mais il semble important en tout cas d’expliquer froidement les choses sur des propos tenus dans un contexte aussi tendu. »

En convoquant des personnalités politiques aussi exposées que Mathilde Panot, « le parquet ne fait qu’appliquer la procédure, en clarifiant les faits portés à sa connaissance »observe Jean-Baptiste Thierry, professeur de droit pénal à l’Université de Lorraine.

« Si le parquet ne convoque pas, on lui reprochera son laxisme, et lorsqu’il convoquera, il apparaîtra comme un censeur. »

Jean-Baptiste Thierry, professeur de droit pénal

sur franceinfo

Parmi les entités récemment interrogées pour des propos tenus dans le cadre des attentats du 7 octobre figure le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA). Le parti d’extrême gauche assure sur ayant été convoqué en novembre pour un communiqué faisant part de ses « le soutien aux Palestiniens et aux moyens de lutte auxquels ils ont choisi de résister ». Il se terminait par le mot « Intifada ! ». LLe directeur de la publication du site NPA a été entendu, mais n’a pas été informé « aucune nouvelle des conséquences que pourraient donner les poursuites », raconte-t-il à Mediapart.

Jean-Paul Delescaut, patron de la CGT du Nord, était lui-même condamné le 18 avril à un an de prison avec sursis et à verser 5 000 euros à l’Organisation juive européenne pour préjudice moral. Il a été poursuivi après la diffusion d’un tract datant du 10 octobre. Une phrase a été particulièrement mise en cause : « Les horreurs de l’occupation illégale s’accumulent. Depuis samedi (7 octobre), ils reçoivent les réponses qu’ils ont provoquées. Selon la CGT, Jean-Paul Delescaut et leunion départementale du syndicat fait appel.

Cammile Bussière

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