Sciences et technologies

on vous explique ce qu’est Sora, le générateur vidéo d’OpenAI

Le géant de l’intelligence artificielle a dévoilé lundi son nouvel outil qui permet de créer des vidéos à partir d’un simple texte, d’une image ou d’une autre vidéo. Mais Sora n’est pas encore disponible en France.

Après ChatGPT, place à Sora. OpenAI a annoncé lundi 9 décembre l’arrivée de son générateur vidéo sur écrans. Ce nouvel outil permet de créer une vidéo très réaliste, à partir d’une description de quelques mots seulement confiée à l’intelligence artificielle. Il est disponible dans plus de 150 pays, mais pas en Europe qui dispose d’une réglementation importante en la matière. Sora, qui représente un pas de plus vers la manipulation de la réalité, est à la fois impressionnant et risqué.

OpenAI, qui a déjà révolutionné les usages de l’intelligence artificielle en lançant ChatGPT il y a deux ans, a dévoilé en février dernier une version préliminaire de Sora. En cette fin d’année, le géant américain de l’IA répertorie ses innovations, comme sa nouvelle version de Sora, sous la forme d’un mini calendrier de l’Avent. « Depuis le dévoilement de Sora en février, nous avons construit Sora Turbo, une version nettement plus rapide du modèle à mettre entre vos mains »a déclaré lundi Sam Altman, PDG d’OpenAI.

Sora se veut être un outil simple et accessible au grand public. Pour générer une vidéo, l’utilisateur n’a qu’à donner une instruction à l’IA en insérant une phrase ou une image, ce qu’on appelle un « prompt ». Il peut alors choisir le format (par exemple 16:9 ou carré), la qualité, la durée (entre 5 et 20 secondes) et le nombre de propositions qu’il souhaite de l’IA (jusqu’à 4 vidéos). En quelques minutes seulement, Sora propose alors à l’utilisateur la ou les vidéos qu’il a générées.

Il existe également le mode « storyboard », qui permet de créer un montage plus complet en enchaînant les séquences. Pour utiliser Sora, vous devez disposer d’un abonnement ChatGPT Plus ou ChatGPT Pro, à 20 $ ou 200 $ par mois. Avec ChatGPT Pro, plus de vidéos peuvent être générées, de meilleure qualité et plus longtemps qu’avec ChatGPT Plus.

Sora est disponible dans 160 pays, mais il est impossible de s’y connecter depuis l’Union européenne, le Royaume-Uni ou même la Suisse. L’Europe dispose de réglementations strictes concernant les nouvelles technologies et la gestion des données personnelles. Pour s’y implanter, OpenAI doit se conformer au RGPD, au Règlement général sur la protection des données personnelles, et à l’AI Act, la loi qui vise à encadrer le secteur de l’IA.

Pour être autorisée, Sora devra donner des garanties sur la manière dont les informations de ses utilisateurs sont traitées. En attendant, il est possible de contourner cette impossibilité en utilisant un VPN, un logiciel qui permet de géolocaliser sa connexion dans un autre pays, comme les Etats-Unis par exemple.

Bien que Sora ne soit pas encore disponible en France, Nicolas Lellouche, journaliste chez Numerama, a pu tester le nouvel outil. « Ma première impression est très mitigée. Sur les 15 vidéos que j’ai générées, deux sont vraiment belles et impossibles à distinguer de la réalité, rapporte-t-il. Les autres ont de très grosses erreurs, des problèmes physiques, des détails incohérents et qui permettent d’identifier en quelques secondes que c’est faux.

« Nous sentons que, même s’il est impressionnant de générer des vidéos en si peu de temps, nous sommes encore loin d’un réalisme comparable à ce que l’on peut faire avec des photos aujourd’hui. »

Nicolas Lellouche, journaliste à Numerama

sur franceinfo

Même si son dernier né ne tient pas encore toutes ses promesses, OpenAI nourrit de grandes ambitions avec Sora et assure qu’il s’améliorera au fil du temps. « Cette version est un début, on sait qu’elle aura des erreurs, elle n’est pas parfaite »a insisté Sam Altman lors de la présentation de l’outil. « Pour l’instant, c’est juste un outil de génération de vidéos comme les autres, nous ne sommes pas du tout sur un outil qui permettra à des personnes mal intentionnées de générer des vidéos réalistes de désinformation », rétorque Nicolas Lellouche, mais ça viendra. Je n’ai aucun doute que ce type d’outil sera un jour ultra sophistiqué et saura tromper les gens. »

Concernant la crainte que Sora permette la production de fausses informations, ses concepteurs se veulent rassurants. Chaque vidéo Sora possède une signature électronique dans ses métadonnées, ainsi qu’un petit logo incrusté en bas à droite de l’image pour identifier que le contenu provient d’une IA, appelé « filigrane ». « En réalité, il suffit de recouper une vidéo pour supprimer un filigranetempère Nicolas Lellouche. Et nous savons très bien que sur Internet, la plupart des gens ne vérifient pas la source d’une vidéo. Alors si une image leur parle et qu’ils veulent y croire, ils la diffuseront, avant de regarder dans les métadonnées si elle contient un élément qui dit qu’elle est fausse.

Mais OpenAI a « J’ai quand même pris des mesures »souligne le journaliste de Numerama. Sora est équipé d’un détecteur de visage, capable d’identifier la présence d’un mineur, d’une personnalité publique ou d’un élément protégé par le droit d’auteur. « Par exemple, si je souhaite poster une photo de moi et demander à Sora de la transformer en vidéo, j’accepte, en cochant quatre cases, de dire que ce sont bien des images qui m’appartiennent. Et en cas d’infraction droit d’auteur, ils le sauront et pourront supprimer mon compte »explique Nicolas Lellouche.

« On n’a pas attendu l’arrivée de l’IA pour créer de fausses images sur Internet, rappelle Nicolas Lellouche. Ce qui change avec ces outils, c’est que c’est très simple. En vidéo, c’était très compliqué, il fallait généralement des ordinateurs très puissants pour modifier un visage, etc. Là, on est potentiellement sur le point de pouvoir faire ça en 10 secondes avec une phrase d’instruction donnée à une IA. Donc là où cela change, c’est que nous allons permettre à des personnes mal intentionnées de faire les choses beaucoup plus rapidement, sans compétences techniques. »

« Chaque émergence d’une nouvelle technologie fait du bien mais aussi du mal. »

Nicolas Lellouche, journaliste à Numerama

sur franceinfo

Bien qu’encore balbutiant, Sora a été victime de son succès dès son lancement lundi. « La demande est plus élevée que prévu, les inscriptions seront désactivées de temps en temps et des générations vidéos ça va être lent pendant un moment »a écrit Sam Altman sur X.

Jewel Beaujolie

I am a fashion designer in the past and I currently write in the fields of fashion, cosmetics, body care and women in general. I am interested in family matters and everything related to maternal, child and family health.
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