Des chambres entières rien que pour eux. Au British Museum de Londres, les frises du Parthénon sont fièrement exposées. Un régal pour les visiteurs… mais aussi un objet de tension. Car la Grèce réclame depuis très longtemps la restitution de ces vestiges du célèbre temple d’Athènes. Ce mardi à Londres, les Premiers ministres britannique et grec abordent un sujet qui met régulièrement à mal leurs relations.
Pour quel résultat ? L’affaire va se poursuivre mais dure donc depuis au moins quatre décennies. Sous l’impulsion de l’ancienne ministre de la Culture, la chanteuse et actrice Melina Mercouri, Athènes réclame en 1983 la restitution de ces précieuses frises, longues de 75 mètres et détachées du Parthénon. Les autorités grecques soutiennent qu’elles ont fait l’objet d’un « pillage » orchestré en 1802 par Lord Elgin, ambassadeur britannique auprès de l’Empire ottoman.
Mais Londres affirme de son côté que les sculptures ont été « acquises légalement » par Lord Elgin, qui les a vendues au British Museum. Une loi britannique de 1963 interdit également au musée de procéder à des restitutions… Selon une enquête YouGov de 2023, une majorité de Britanniques serait même favorable à la restitution. Mais les opposants craignent un effet domino qui verrait s’accumuler les revendications de plusieurs pays.
Alors, Londres restituera-t-elle la dépouille ? Les prêter à long terme ? Les premiers ministres britanniques trancheront peut-être ce mardi. Athènes affiche sa confiance. «Je suis fermement convaincu que les frises seront restituées. Les discussions avec le British Museum se poursuivent», a assuré samedi le chef du gouvernement grec Kyriakos Mitsotakis sur la chaîne de télévision ANT1.
Londres « ne fera pas obstacle », déclare la Grèce
Ces négociations pour tenter de trouver une solution à un différend historique qui empoisonne les relations bilatérales depuis plus de cinquante ans « ne concernent pas le gouvernement britannique, mais le British Museum », a-t-il insisté.
Les autorités britanniques ont assuré que la position du gouvernement sur les marbres n’avait pas changé et qu’ils restaient sous la responsabilité du British Museum. Une position confirmée cet après-midi. Londres « ne fera pas obstacle » au retour des vestiges antiques « s’il y a un accord entre Athènes et le British Museum », a assuré mardi une source gouvernementale grecque, à l’issue de la fameuse rencontre entre dirigeants.
La Grèce est déterminée à récupérer son patrimoine. Le nouveau Musée de l’Acropole, inauguré en 2009, a réservé un espace pour abriter les frises du Parthénon à l’étage supérieur du bâtiment où les quatre côtés du temple sont recréés en taille réelle. Les frises exposées à Londres ont été remplacées par des moulages.