« On vise les 100 000 passagers d’ici trois mois » : avec neuf destinations, l’aéroport de Rodez-Aveyron est paré au décollage

En ce dimanche après-midi, l’aéroport Rodez Aveyron est pour ainsi dire désert. Sur le tarmac stationne l’Airbus de Volotea qui, en fin de journée, décollera pour Paris. Mais dans quelques semaines, l’ambiance devrait être toute autre. À un quart d’heure en voiture (seul moyen de locomotion pour s’y rendre) de Rodez, neuf destinations au total seront à portée d’avion, dont quatre vers l’étranger.

Jamais la plateforme aveyronnaise ne s’apprête en effet à connaître une telle activité. Outre Paris, l’écran de correspondances du hall ruthénois va afficher par ordre d’apparition dans le calendrier : Charleroi (Belgique), Bastia, Ajaccio et Figari (Corse), Porto (Portugal), Lille (Nord), Londres (Angleterre) et Dublin (Irlande). Les avions de Volotea pour six de ces destinations et Ryan Air pour les autres vont ainsi régulièrement atterrir et décoller de la piste ruthénoise durant le printemps et l’été.

Un surcroît d’activités auquel se prépare l’aéroport où, de la Sem Air 12 aux services de sécurité et d’incendie, en passant par la tour de contrôle et les services divers comme la boulangerie ou les loueurs de voitures, ce sont près d’une centaine de personnes qui gravitent. « On avait anticipé cette hausse d’activité, lance Vincent Meneghetti. Mais on a une structure tout à fait dimensionnée pour, avec notamment des systèmes dédiés ».

Cinq vols commerciaux le dimanche

Directeur de l’aéroport depuis 2020, il convient que « des aménagements doivent être apportés ». Comme le dimanche où, lorsque l’activité battra son plein, ce ne sont pas moins de cinq rotations qui passeront par Rodez en plus des activités annexes : Paris (fin de journée), Londres (début d’après-midi), Charleroi (milieu d’après-midi), Lille (début d’après-midi) et Figari (tout début de matinée). »C’est un petit challenge pour nous » sourit Vincent Meneghetti. Pour le reste de la semaine, cela se déclinera avec Porto le lundi, Dublin le mardi, Londres et Charleroi le mercredi, Porto le jeudi, Lille le vendredi, Bastia, Ajaccio et Dublin le samedi. « On sent d’ores et déjà un certain enthousiasme au sein des équipes » se réjouit le directeur de l’aéroport.

Depuis quelque temps d’ailleurs, l’aéroport augmente sa présence dans la dynamique locale. Ainsi le club de rugby y a organisé une animation, tout comme la Mission locale à qui il a ouvert les portes. Le Département y a effectué un séminaire… « Effectivement, il y a un regain d’activités », sourit Vincent Meneghetti. Porté indéniablement par la fréquentation du Rodez – Paris, avec Volotea.

La barre des 100 000 passagers sur le Rodez-Paris en approche

« En six mois, on a déjà dépassé la barre des 50 000 visiteurs. On vise les 100 000 passagers d’ici trois mois », détaille le directeur de l’aéroport. Qui envisage un petit plan de communication en direction des Parisiens. Tout comme l’aéroport souhaite réussir l’accueil des Lillois. Un Lille – Rodez, dont le premier vol aura lieu le 2 mai, qui fait son effet chez les Chti’s. Et souligne au passage la volonté de Volotea d’ancrer sa présence en France, Rodez – Lille étant la 10e ligne française de la compagnie ibère.

La ligne vers Porto, qui vient elle aussi d’être ouverte à la commercialisation et dont le premier vol est prévu pour le 24 avril, fait également l’objet de belles attentes.  » En 2012, lorsque Ryan Air l’a proposée aux Aveyronnais, elle a très bien fonctionné. C’est un axe bilatéral, qui marche autant dans un sens que dans l’autre », analyse Vincent Meneghetti. Quant aux trois destinations Ryan Air, « leur fidélité depuis plus de 20 ans à Rodez n’est plus à démontrer ».

Ce nouveau ballet d’avions commerciaux sur le tarmac aveyronnais démarrera le 12 avril avec les vols en direction de la Corse. Bastia et Ajaccio, puis Figari le 13. « Volotea est un gros opérateur pour la Corse et l’attractivité vers l’île de Beauté », note Vincent Meneghetti.

Il est indéniable qu’en cette année 2025, l’aéroport de Rodez Aveyron entre dans une nouvelle dimension. Avec les enjeux que cela comporte pour l’attractivité du territoire, que ce soit en matière de tourisme ou de travail.