« On peut être fier d’être Français ! » : à la cérémonie d’ouverture des JO, les yeux brillent

Le spectacle était là, mais la pluie aussi : lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de 2024 au bord de la Seine, l’enthousiasme des spectateurs a parfois été terni par une météo ingrate.

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Il est 19h30 vendredi soir à Paris lorsque le défilé monumental de 85 bateaux aux couleurs de leur délégation s’élance sur l’eau, parcourant six kilomètres la Seine, un spectacle hors du commun retransmis à des centaines de millions de téléspectateurs à travers le monde.

« Ces tableaux sont émouvants. Ils représentent nos valeurs françaises comme le French cancan. On remarque à peine la pluie. On attend avec impatience la suite du spectacle, c’est magnifique », s’enthousiasme Laetitia Maissiad, une spectatrice assise sur un quai bas sous l’hôtel de ville, au milieu du parcours.

Quelques kilomètres en aval, cette exultation au milieu de la foule trempée par la pluie : « On peut être fier d’être Français, c’est beau ! »

De l’autre côté du périphérique, dans une fan zone de la cité ouvrière de Saint-Denis, des familles suivent la cérémonie sur un écran géant installé sur le canal passant au pied du Stade de France.

« Je suis agréablement surprise que ce soit vraiment moderne et vivant. J’imaginais quelque chose de plus franco-français », a déclaré à l’AFP Nonna Kallee, une habitante de 34 ans.

Mais après l’effet « wow » du début du show, avec les performances de Lady Gaga et Aya Nakamura, l’intensification de la pluie a fini par refroidir l’enthousiasme de certains spectateurs parisiens.

Dès le milieu de la soirée, une partie du public trempé a commencé à quitter le périmètre ultra-sécurisé longeant la rivière où se déroulait la cérémonie.

« Le spectacle est incroyable. Une idée intéressante, avec une approche très innovante. J’ai juste été un peu refroidi par ce temps », explique Mike Smith, un consultant venu de Grande-Bretagne avec sa femme.

« Mais nous sommes Britanniques, nous y sommes habitués », précise-t-il aussitôt.

« Nous avons tenu bon »

Parapluie, poncho, sac poubelle, voire même un morceau de papier bulle, chacun se protège à sa manière des cordes qui tombent dru, inexorablement, et trempent jusqu’aux os.

Marie-Thérèse Roquet, septuagénaire, était venue de la Côte d’Azur avec son mari pour assister à la cérémonie.

« On a payé 1600 euros la place juste pour voir les bateaux défiler sous la pluie, on pensait qu’il y aurait au moins un peu d’animation tout le long », déplore-t-elle.

Le long des quais de Seine, deux mondes se regardent en face entre les tribunes assises des quais inférieurs, avec leurs billets à prix exorbitants, et la foule des quais supérieurs, qui a bénéficié de places debout gratuites, mais à la visibilité réduite.

« Non, mais regardez-les avec leurs lunettes sur le bateau (amarré en contrebas, NDLR), j’aurais dû claquer mon plan d’épargne pour être dessus », grommelle un spectateur depuis le quai haut près du pont de l’Alma.

Sur ces mêmes hauts quais, l’ambiance se transforme parfois en bal populaire avec des groupes dansant et se déhanchant devant l’écran géant au rythme des tubes pop ou disco.

Marc-Henri Maissiad a bien failli rater la cérémonie car son train a été annulé vendredi matin. Mais, déterminé, cet Angevin a sauté dans sa voiture pour rejoindre la capitale.

« Ni le sabotage ni la pluie ne nous ont arrêtés », a-t-il déclaré, « nous avons tenu bon pour voir cette idée folle sur scène. »

Dans une fan zone marseillaise, Dominique Nicolas suit la cérémonie sous un soleil de plomb. « Quand on voit les images de Paris, on se sent beaucoup mieux à Marseille », philosophe ce retraité de 68 ans.