« On pense que le cerveau fonctionne par zones, mais c’est faux »

D’après ce que l’on lit sur Internet, certains d’entre nous sont plutôt « cerveau gauche », d’autres « cerveau droit ». On pourrait aussi faire une « détox dopaminergique » pour sevrer l’organe de la stimulation addictive des réseaux sociaux, ou apprendre à contrôler notre « cerveau reptilien » pour qu’il ne dépende plus de nos impulsions primaires. Tous ces concepts sont des simplifications qui ne reflètent en rien la complexité réelle de nos fonctions cérébrales, insiste Albert Moukheiber, docteur en neurosciences et psychologue clinicien. Dans son livre Neuromanie, le vrai du faux à propos de ton cerveau (1), il dénonce la tendance à invoquer trop souvent les neurosciences pour donner un « vernis » scientifique à ce qui n’est pas de la science. Tout cela au prix d’approximations, de raccourcis, voire de contre-vérités. Une omniprésence d’un discours réducteur qui n’est pas sans conséquences, prévient-il. Entretien.

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Madame Figaro.- De quelles conséquences parlez-vous précisément ? Albert…