C’est un sujet qui lui tient à cœur. Un combat qui anime Guillaume Canet au quotidien, puisqu’il en a pris conscience grâce à un rôle. Ce mercredi 10 avril, France 2 diffusait un nouveau numéro de Dans les yeux d’Olivier consacré aux agriculteurs, et plus précisément au suicide qui touche particulièrement cette profession. Olivier Delacroix a donc souhaité que Guillaume Canet intervienne dans cet épisode. Et pour cause, puisqu’il incarne un agriculteur qui sombre dans le film autobiographique d’Edouard Bergeon, Au nom de la terre, il a pris conscience du malaise des paysans.
A tel point que ce rôle lui donne envie de s’impliquer auprès d’associations d’aide aux agriculteurs. « En faisant le film, j’ai pris conscience d’une chose essentielle», dit-il. Et ajoute : «J’ai eu une tarte monumentale parce que c’est l’histoire de son père qui va tenter de se suicider. Et quand vous avez un réalisateur qui vous raconte comment son père l’a réveillé en pleine nuit après avoir bu des pesticides, ce sont des détails extrêmement émouvants, saisissants.«
L’évolution de Guillaume Canet
Et puis il s’est rendu compte que ce n’était malheureusement qu’une histoire parmi des centaines. « Les paysans et les agriculteurs sont des gens plutôt réservés et ne parlent pas nécessairement de leurs problèmes. Ils n’osent pas forcément parler de leurs difficultés« , déplore le mari de Marion Cotillard. Néanmoins, lors de ce tournage, la parole s’est libérée. Ce film a permis aux agriculteurs de témoigner à leur tour. « Les agriculteurs avec lesquels nous avons travaillé sur place ont commencé à discuter un peu. Et là, j’ai pris conscience du nombre de suicides. Ça m’a frappé. »
Impossible de rester insensible à ce qu’ils vivent. C’est pourquoi Guillaume Canet a souhaité mettre sa notoriété au service de cette cause. Sa voix au service des agriculteurs, en adhérant à l’association Solidarité paysans. D’autant plus que ce père de deux enfants a fait un constat à la fois personnel et universel. « Nous avons tous un lien avec l’agriculture. Si l’on remonte dans l’arbre généalogique, nous sommes tous issus d’agriculteurs, évidemment. C’est là que réside le problème aujourd’hui. On l’oublie trop, en fait.« , dit-il, voulant mettre les points sur les i.
Ce lien intime qu’entretient Guillaume Canet avec la terre
Pour ancrer ses propos, Guillaume Canet a pris comme exemple sa propre famille. « Mon arrière-grand-père, par exemple, était berger en Andalousie. Mon grand-père, qui était chauffeur routier, transportait du blé en Algérie. Il y a encore une manière ou une autre une connexion avec la terre« , explique-t-il. Lui-même a toujours eu un lien fort avec la terre, comme il le dit. « J’ai toujours été, même tout au long de mon adolescence et dans le monde du cheval, compétitif. Lorsque je montais à cheval, j’étais en contact quotidien avec les animaux et la terre. On faisait du foin, etc. C’était ma vie quotidienne« , jure-t-il. Une manière de redorer l’image de ceux qui nous nourrissent au quotidien.