"On nous demande davantage d'interventions pour les vaccins" : à Carcassonne, une pharmacie démontre le changement de comportement des clients
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« On nous demande davantage d’interventions pour les vaccins » : à Carcassonne, une pharmacie démontre le changement de comportement des clients

« On nous demande davantage d’interventions pour les vaccins » : à Carcassonne, une pharmacie démontre le changement de comportement des clients

Début septembre, le réseau de la chaîne de pharmacies Lafayette, en collaboration avec l’Ifop, a publié une étude sur les attentes des Français à l’égard des pharmaciens. A Carcassonne, une pharmacie du groupe témoigne de sa propre expérience.

Ces dernières années, la relation entre les citoyens et la santé n’a cessé d’évoluer. Pour rendre compte de ce constat, le réseau des enseignes de pharmacie Lafayette, en collaboration avec l’Ifop, a réalisé une étude nationale, publiée début septembre, concernant les attentes des Français vis-à-vis des pharmaciens. . Au programme, plusieurs thématiques sont abordées comme le renoncement aux soins, la pénurie de médicaments ou encore les différents contournements constatés par les professionnels de santé. Dans l’Aude, une pharmacie a accepté de partager son expérience de ces dernières années.

A Carcassonne, Jordan de Oliveira dirige l’établissement Lafayette-Pasteur. Parmi les points soulevés dans l’étude, la notion de choix sert d’introduction au sujet. Le pouvoir d’achat de la population est mis en évidence par une statistique : plus d’un tiers des Français ont déjà contacté un pharmacien afin d’éviter de payer une consultation chez un médecin. Tandis qu’un autre tiers a décidé de renoncer complètement aux soins parce que le médicament ou le traitement souhaité n’était pas ou mal remboursé.

« Parmi les personnes qui viennent dans mes locaux, on rencontre de plus en plus ce type de profil, corrobore Jordan de Oliveira. Je ne peux pas les quantifier mais à plusieurs reprises des membres de mon équipe ont dû faire face à des demandes d’informations concernant une maladie récemment contractée. »

Les dépenses au cœur des préoccupations

Pour insister sur le sujet du pouvoir d’achat, l’étude révèle que 59% des Français ont le sentiment d’avoir vu leurs dépenses de santé augmenter ces dernières années. Une impression qui se renforce crescendo par l’augmentation symbolique de la franchise médicale depuis le 31 mars, lors de l’achat de médicaments ou de préparations réalisés par le pharmacien, considérée comme illégitime par près des deux tiers des personnes interrogées.

En revanche, 42% des personnes interrogées se sont tournées vers les pharmacies pour obtenir des conseils de santé lorsqu’elles ont dû renoncer au médecin faute de disponibilité. Jordan de Oliveira relativise ces données dans son cas : « A Carcassonne, les demandes ont certes augmenté. Mais les rendez-vous chez les médecins n’ont pas drastiquement diminué puisqu’ils n’étaient plus extrêmement élevés depuis un moment. Le département de l’Aude fait partie des départements particulièrement concernés par les déserts médicaux. »

Les pharmacies plébiscitées par une partie de la population

Concernant les tranches d’âge, le réseau des enseignes de pharmacies Lafayette note une spécificité. Les plus jeunes (entre 18 et 24 ans) se tournent vers le pharmacien comme premier professionnel de santé accessible en cas de besoin immédiat (67% d’entre eux). Pour le reste de la population, c’est tout le contraire. « La tendance est à la hausse dans notre établissement, confirme Jordan de Oliveira. Pour cette partie de la population, se tourner d’abord vers une pharmacie est plus simple que de prendre rendez-vous par téléphone et de devoir attendre qu’une date soit trouvée. Et ce, même si notre domaine d’expertise diffère de celui des médecins. »

L’une des pistes qui pourraient expliquer le phénomène susmentionné se trouve dans les services fournis en pharmacie. Depuis la crise sanitaire liée au Covid-19, leurs missions se sont élargies. Les Français sont ainsi sensibilisés aux dépistages contre ladite maladie mais aussi vis-à-vis du diabète, de l’angine ou encore de la grippe. D’autres sont moins connus, comme les infections urinaires, le tétanos, le papillomavirus ou la varicelle. « On nous demande davantage d’interventions pour les vaccins, appuie le directeur de l’établissement Lafayette-Pasteur. Les demandes concernent pour l’essentiel les maladies citées dans l’étude. La cystite, en revanche, reste trop peu connue alors que cette inflammation n’est pas si rare. »

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