« On n’est pas là pour les noms des artistes » : ils ont zappé Sting pour aller voir un autre concert aux Vieilles Charrues
Il est 22h34, vendredi 12 juillet, lorsque King Sting lance son spectacle. Les premières notes de l’ancien chanteur de The Police résonnent à Carhaix. Les spectateurs, eux, continuent d’affluer par vagues successives vers la scène Glenmor. Tous ? Pas vraiment.
« Je ne viens pas à un festival pour écouter ça »
Sous le chapiteau de la scène Gwernig, une vingtaine de personnes attendent. Parfois assises sur l’herbe, parfois collées à la barrière. Ils seront bientôt plus d’une centaine à attendre un autre concert que celui de la tête d’affiche des Charrues. Celui du trio mené par Rodolphe Burger, mêlant rock et sonorités orientales.
Nicolas et Tristan, la vingtaine, ont pris place au premier rang. Des fans ? Pas vraiment. « On n’est pas là pour les noms des artistes mais pour découvrir, confie Nicolas. Et sous ce chapiteau, on n’est jamais déçu. En 2022, on a découvert le groupe de Dordogne qu’on adorait », ajoute son ami.
Face au géant Sting, la scène Gwernig a cet atout « intime » pour le duo. « Je dévorais des chansons de Police quand j’étais petit. Mais aujourd’hui, Sting, il joue des chansons qu’on connaît déjà. Un peu comme David Guetta hier soir. Et honnêtement, je ne viens pas dans un festival pour écouter ça. Mais c’est très personnel », confie Nicolas.
Évident pour certains, déchirant pour d’autres
Pour Paul, la cinquantaine, rater Sting pour Rodolphe Burger était une « évidence ». « Il n’y avait pas de dilemme », clame-t-il. Fan inconditionnel, il a déjà assisté à une quinzaine de concerts de la fondatrice du groupe Kat Onoma. « Quand tu te fais mordre par un artiste, c’est plus fort que toi. J’ai acheté mon pass journée juste pour voir PJ Harvey et Rodolphe Burger. Ma journée a été une réussite », sourit-il.
Un peu plus loin, près de la régie technique, Anne attend avec une amie. Elles reviennent tout juste de la première partie du concert de l’artiste britannique, qui continue de faire vibrer Kerampuilh. « Nous étions placées près de la mesure 8, mais il y avait trop de monde. C’était difficile d’entendre correctement sa voix. »
De quoi changer ses plans ? La festivalière originaire de Lesneven assure le contraire : « Quoi qu’il arrive, j’avais prévu de voir Rodolphe Burger. J’adore cet artiste. Il propose toujours des prestations différentes. » Un choix sentimental, donc, plus que raisonnable. Car la quinquagénaire ne cache pas qu’un autre horaire lui aurait convenu. « S’ils n’avaient pas pu se produire en même temps… C’est quand même un crève-cœur d’avoir dû choisir entre les deux. »