Je n’étais pas fou de la blague de Guillaume Meurice lorsqu’il la disait le 29 octobre 2023, « Benyamin Netanyahu, une sorte de nazi mais sans prépuce », l’évocation du prépuce pour s’en prendre à un leader, ne me semblait pas la meilleure angle d’attaque.
Mais qui suis-je pour juger ?
Enfin, juste un collègue qui pourrait aussi avoir un mot malheureux…
Mais lorsque Guillaume Meurice a répété cette plaisanterie « Benyamin Netanyahou, une sorte de nazi mais sans prépuce » c’était le 28 avril 2024, quatre jours après la décision du parquet de Nanterre qui a classé les deux délits visés (provocation). à la haine et à l’injure publique aggravée) n’étant pas caractérisé.
Le 22 avril 2024, le parquet de Nanterre (mais qui est-il pour juger ? Enfin, le parquet de Nanterre en tout cas…) a donc conclu que Guillaume Meurice était lavé de tout soupçon de haine raciale. On peut comprendre qu’une personne accusée puis innocentée de provocation à la haine et d’insulte publique aggravée veuille le faire savoir.
Le 28 avril dernier, Guillaume Meurice s’est donc permis de plaisanter sur la plaisanterie. Un camouflet vengeur, impertinent, que j’imaginais concluant. C’était insolent oui mais, bien sûr, qui suis-je pour juger mais quand même, que serait l’humour sans une dose d’insolence ? Et puis, rendre compte d’une décision de justice ne peut pas être condamnable.
La direction de Radiofrance a donc décidé de remettre un morceau dans la basstringue.
C’est un peu dommage pour Guillaume Meurice dont le nom sera désormais définitivement associé à une blague qui peut-être (mais qui suis-je pour juger ?) n’était pas sa meilleure.
C’est extrêmement regrettable pour Radiofrance dont la direction, après la décision du parquet de Nanterre, aurait pu jouer à l’apaisement, se montrer bonne joueuse, mais une nouvelle fois, dans un revers délétère, s’attaque à la pratique de l’humour, à la liberté d’expression. , deux notions qui depuis que j’écoute France Inter, et que j’y suis attaché, font partie de son ADN.
Eh bien, vous me direz, qui suis-je pour juger ?
Un simple collaborateur de France Inter, titulaire d’une chronique bien placé pour savoir que l’humour est une pratique périlleuse. Par ailleurs, un auditeur de France Inter s’inquiète un peu de l’avenir de sa station préférée.
On ne plaisante pas avec humour sur France Inter. Le slogan a rarement paru aussi menaçant.