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« On ne peut pas légiférer sous le coup de l’émotion », estime Didier Migaud

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Après le meurtre de l’étudiant, le ministre de la Justice a estimé « possible de développer l’arsenal juridique » tout en appelant à ne pas légiférer « en cas d’urgence ».

Rarement une ligne de crête aura été plus fine. Invité à commenter sur France Inter la décision judiciaire qui a permis la libération du principal suspect du meurtre de Philippine au bois de Boulogne, le ministre de la Justice Didier Migaud a dans un premier temps refusé de« intervenir dans le cadre d’une procédure individuelle », prétendant qu’il le ferait « toujours le défenseur de l’Etat de droit, de la justice, des magistrats ».

« Cela ne m’empêche pas de ressentir de l’émotion »a affirmé le ministre de la Justice, faisant référence à un « tragédie ». Mais « l’émotion est telle qu’elle submerge tout discours objectif »a-t-il déclaré, estimant qu’il n’était pas nécessaire « légiférer sous l’emprise de (cette) émotion ». « Nous ne pouvons pas légiférer sur l’urgence, sur la base d’un cas individuel. » Pesant le moindre de ses propos – au risque de ne pas dire grand-chose – Didier Migaud a promis de « voir si la législation est adaptée pour garantir que ce type de drame soit évité » et proposer « peut-être » changements « avec mon collègue de l’Intérieur ».

« Développer l’arsenal juridique »

Le ministre de la Justice a en effet assuré à plusieurs reprises qu’il « travailler » avec Bruno Retailleau assurant que le « la justice mérite de surmonter les divisions », au lendemain d’une clarification à Matignon avec le Premier ministre après plusieurs jours de dissonance entre l’ancien socialiste et l’occupant de la place Beauvau. « Chacun doit jouer son rôle, mais police et justice sont complémentaires, et nous avons les mêmes objectifs ».

« Nous devons voir s’il y a eu des lacunes. Les textes sont-ils nécessaires ? La personne ne peut pas rester en détention indéfiniment ; il existe un État de droit avec un certain nombre de règles qui s’appliquent. Nous devons voir s’il y a des choses qui doivent être ajustées.a-t-il également ajouté. « A partir d’un constat objectif, oui, il est peut-être possible de développer l’arsenal juridique. »

Interrogé à nouveau sur le laxisme de la Justice qui a conduit à une escarmouche avec le ministre Les Républicains en début de semaine, Didier Migaud s’est une nouvelle fois défendu « l’exécution des peines qui a beaucoup progressé, comme le nombre de personnes actuellement détenues en prison, mais je sais que cela est inaudible pour le citoyen ».

Consentement en droit

L’ancien président de la Cour des comptes a également déclaré à plusieurs reprises vouloir « convaincre qu’il faut faire confiance à la justice ». « La méfiance à l’égard de la justice est un problème dans nos démocraties »dit-il. Concrètement, le ministre de la Justice n’a fait aucune proposition précise, s’exprimant contre le rétablissement des peines minimales : « Ce n’est pas facile : empêchons la démagogie et le populisme de gagner ».

Il s’est en revanche montré favorable à l’idée de changer la définition du viol en droit français en intégrant la notion de consentement dans la loi. Le débat sur la redéfinition du viol dans le Code pénal pour tenir compte de l’absence de consentement a refait surface en France lors du procès pour viol de Mazan. En mars dernier, Emmanuel Macron s’était dit favorable à un changement de définition du viol.

Interrogé également sur la présence ou non du RN dans l’arc républicain, Didier Migaud a éludé la question, affirmant qu’il répondrait aux députés RN dans l’Hémicycle, comme tous les autres. « Ce sont des députés de la République, ils sont là, ils ont été élus »dit-il.

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Cammile Bussière

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