On vous a vu communier avec les supporters brestois à la fin du match face au Sparta Prague, mercredi 6 novembre 2024, dans la capitale tchèque. Votre nom a même été scandé pendant plusieurs minutes. Êtes-vous la vraie star de l’équipe ?
Gérard Le Saint, co-président du Stade Brestois : « Oh non. Il n’y a pas de stars ici, juste des gars formidables qui ont encore fait un excellent travail. Nous sommes très heureux, nous continuons à nous amuser et à répandre le bonheur autour de nous. C’est un rêve qui continue.
Les mêmes supporters ont aussi crié : « Gérard, la tournée » ! L’avez-vous fait ?
« Non, non. Je sais que beaucoup de supporters brestois restaient en boîte à Prague la nuit, mais j’ai été plus raisonnable, je me suis couché le premier. Les journées sont longues, avec les déplacements, tout ça… Parfois il faut s’occuper de la machine.
« C’est un immense plaisir. Cela montre qu’avec des moyens limités, nous pouvons accomplir de grandes choses lorsque tout le monde tire dans la même direction. Nos valeurs n’ont pas changé et les gens s’identifient de plus en plus au club.
Votre cote d’amour monte auprès de l’ensemble du football français qui vante les vertus d’une équipe déterminée, accrocheuse et qui ne lâche rien. C’est sympa aussi ?
« Ça tombe bien, car le buzz dépasse les frontières de la Bretagne. Le petit qui vient vaincre le grand, c’est la plus belle des histoires. David contre Goliath est vieux comme le monde, mais cela crée toujours de grandes émotions. Et cette année, c’est notre tour, donc on en profite au maximum.
Avez-vous reçu des messages de félicitations de la part d’autres dirigeants de club ?
« Peut-être Denis (son frère, président du club, NDLR), mais je n’ai rien reçu. Nasser (al-Khelaïfi, président du PSG, NDLR) ne m’a pas appelé ! Il a probablement d’autres problèmes à régler, car ils ne sont pas en grande forme en ce moment.
Nasser (PSG) ne m’a pas appelé ! Il a probablement d’autres problèmes à régler, car ils ne sont pas en grande forme en ce moment.
Un petit message pour l’ancien footballeur Jérôme Rothen qui a déclaré avant le début de votre campagne européenne que ce n’était pas une bonne nouvelle de voir Brest qualifié pour la Ligue des Champions ?
« Parfois on dit des bêtises, moi en premier. Je ne vais pas lui en vouloir. Le football n’est pas une science exacte, et on a bien vu avec l’histoire des droits TV que le modèle économique est de plus en plus précaire.»
Avec dix points sur douze possibles, l’accès aux barrages est quasiment dans la poche. Toutefois, le stade du Roudourou de Guingamp ne serait pas qualifié pour accueillir cette nouvelle phase. Avancez-vous sur le dossier du Stade de France ?
« On a commencé à le découvrir, on a passé un coup de téléphone ou deux. Aujourd’hui, nous savons que 99 % d’entre nous vont continuer l’aventure, nous pouvons donc nous permettre d’approfondir la question. On va travailler sur la question, mais il faut déjà que du sportif aux salariés en passant par les managers, l’ensemble du club valide le fait d’y aller. Mon souhait est clairement d’aller au Stade de France. Avec la sympathie que nous suscitons aujourd’hui, je pense que nous n’aurions aucun mal à la combler. »
Mon souhait est d’aller au Stade de France. Avec la sympathie que nous suscitons désormais, nous n’aurions aucun mal à la combler.
Et finir parmi les huit premiers, pour une qualification directe, ça vous dit ?
« Il manque six points. Nous jouons contre le PSV Eindhoven au Roudourou où nous ne sommes pas chez nous, et contre le Shakhtar Donetsk en Allemagne, où ils ne sont pas chez eux. Cela peut le faire. Mais si ça arrive, d’ici là, avec 4 000 Brestois qui vont pousser, on est capables de gagner contre le Barça ! « .
Avec 4 000 Brestois qui poussent, nous sommes capables de gagner contre le Barça !
Avec tout ça, avez-vous encore le temps de vendre des fruits et légumes ?
« Nous essayons de continuer à travailler, même si ce n’est pas la période la plus chargée de l’année. Pour nous, la Coupe d’Europe, c’est la cerise sur le gâteau ! « .