Dans le Gers, le secteur de la restauration tente tant bien que mal d’attirer les saisonniers, malgré le manque de disponibilité et d’expérience des candidats.
Le retour des beaux jours et des températures élevées redonnent un air d’été au Gers. Avec ce beau temps, les restaurants s’emballent et commencent à anticiper la haute saison. Durant cette période, les saisonniers sont indispensables dans ces établissements qui enregistrent au moins 30% de fréquentation supplémentaire.
Dans un secteur qui a normalement du mal à recruter, les demandes de saisonniers commencent à s’accumuler. Pour le syndicat de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH), il y a un réel besoin, même si pour l’instant, on ne tire pas la sonnette d’alarme : « Oui, il y a un besoin ». Les saisonniers sont souvent des étudiants. Au syndicat, nous n’avons pas vraiment eu de signalements d’établissements à moitié fonctionnels », affirme le vice-président Vincent Casassus, également directeur de l’Hôtel de France.
Le Gers peu propice aux saisonniers dans la restauration
Si les établissements peuvent compter sur des étudiants d’été pour remplir leurs rangs, certains n’ont pas les moyens d’embaucher du personnel inexpérimenté : « On n’a pas le temps de former les saisonniers, d’autant qu’il faut un mois pour qu’un salarié s’adapte à l’établissement. » En haute saison , on peut faire 200 à 250 couverts : on ne peut pas se permettre de lâcher quelqu’un sans expérience », explique Gilles Zoratto, le gérant de la brasserie Daroles à Auch. Ainsi, les restaurateurs se tournent vers des étudiants en hôtellerie déjà formés, mais les profils sont rares. Un autre obstacle existe lors de l’embauche d’étudiants : ils ne sont pas disponibles pendant toute la haute saison (début juin à fin septembre), ce qui nécessite souvent de jongler avec le personnel.
Dans le Gers, plus qu’ailleurs, il est difficile de recruter des saisonniers. L’UMIH 32 pointe un problème contre lequel les restaurateurs ne peuvent pas lutter : « Ici, on est proche du Pays Basque, c’est un vide pour les saisonniers. C’est une destination touristique majeure en France donc ils en ont beaucoup plus besoin et ils attirent davantage », analyse le vice-président Vincent Casassus.
« Certaines personnes commencent un travail et le quittent deux semaines plus tard »
Par ailleurs, le département compte 5,5% de demandeurs d’emploi, soit le deuxième total le plus bas de la région Occitanie, ce qui le rapproche du plein emploi. Un manque d’offres qui pénalise les employeurs en recherche de personnel. D’autant que dans la restauration collective, les effectifs varient souvent : « Certains commencent un poste et le quittent deux semaines plus tard. Donc il ne faut pas recruter des effectifs juste en fonction des besoins, il faut recruter à 120% pour anticiper ces départs », explique Gilles Zoratto. .
Pour tenter de se démarquer et d’attirer les meilleurs profils, les restaurateurs tentent de proposer d’autres avantages : « De plus en plus s’organisent pour proposer un hébergement par exemple », explique le vice-président de l’UMIH. Dans d’autres cas, le salaire peut être augmenté ou les horaires adaptés. Tous ces avantages ne sont pas seulement mis en place pour être attractifs cet été, l’enjeu est aussi de pérenniser les saisonniers pour ne pas les reformer les années suivantes. Plus généralement, le secteur de la restauration gersoise continue de souffrir d’un manque de main d’œuvre. De quoi redoubler de vigilance à l’approche de l’été.