« On me demande de ne pas avoir d'accident » : le combat des conducteurs de C3 et DS3 face au rappel de 600 000 Citroën
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« On me demande de ne pas avoir d’accident » : le combat des conducteurs de C3 et DS3 face au rappel de 600 000 Citroën

« On me demande de ne pas avoir d’accident » : le combat des conducteurs de C3 et DS3 face au rappel de 600 000 Citroën

l’essentiel
Plusieurs centaines de milliers de C3 et DS3 sont rappelées en raison d’airbags défectueux qui pourraient se déclencher à tout moment. En attendant d’avoir un rendez-vous avec le mécanicien, c’est un casse-tête.

« À tout moment, représentons-le à notre imagination. » Les conducteurs de Citroën C3 ET comprennent sans doute mieux que quiconque la maxime de Montaigne qui appelle à réfléchir régulièrement à la possibilité de mourir à tout moment pour dédramatiser la mort – et vivre mieux. Depuis début mai, le constructeur automobile a annoncé le rappel de plus de 600 000 voitures en raison d’airbags jugés défectueux. Et qui peut être déclenché à tout moment !

« Ils m’ont dit de ne pas utiliser la voiture »

« Il n’y a que moi qui le prends. Il n’y a qu’une personne sur cinq dans la famille qui reste en danger de mort », philosophe amèrement Roxane Martinez, habitante de Saint-Bressou et malheureuse propriétaire depuis 4 ans d’une C3. Comme beaucoup, elle a reçu il y a plus de trois semaines une lettre recommandée de Citroën lui indiquant que sa voiture faisait bien partie des véhicules concernés. « J’ai appelé le numéro spécial joint à la lettre. On m’a dit de contacter mon garage Citroën local. Ils m’ont dit de ne pas utiliser la voiture. »

Évidemment, ne pas l’utiliser n’est pas une option pour cette mère dont la voiture servait principalement à emmener ses enfants à l’école ou à la garderie. « Ils m’ont dit de déconnecter les airbags et de faire attention lorsque je conduis. Ils ne savent pas quand ils pourront changer les airbags », déclare-t-elle, complètement déçue.

Résoudre le problème, c’est la solution du moindre mal. Elle laisse son mari, femme au foyer, utiliser sa voiture pour les enfants tandis qu’elle utilise celle aux airbags défectueux pour aller travailler.

Même problème pour cette grand-mère cadurcienne qui ne possède qu’une seule voiture. Elle a donc décidé de prendre le bus lorsqu’elle aura sa petite-fille. Mais lorsqu’il s’agit de faire ses courses au quotidien, c’est plus compliqué : « On vit dans un stress constant car il faut s’en servir », souffle Catherine Auch.

« Merci pour le conseil ! »

Elle a aussi eu droit à quelques curieux conseils lorsqu’elle s’est rendue dans son garage Citroën : « On m’a dit que je pouvais utiliser mon véhicule mais que je ne devais pas avoir d’accident, qu’il fallait éviter les chocs, les secousses et s’il fait chaud, Je ne conduis pas car ça peut déclencher les airbags, merci, vraiment, je ne m’amuse pas avec les auto-tamponneuses ! », s’amuse Jaune la. un comptable.

Ce qui doit être un peu le cas aussi pour Citroën qui fait les frais du choix de son sous-traitant : l’équipementier japonais Takata. Pour qui ce n’est pas la première déception. En 2015, Honda a dû lancer un rappel de 5 millions de voitures. Au moins 11 décès seraient dus à des airbags défectueux.

De son côté, Thierry Koskas, le directeur général de la marque Citroën l’annonçait sur BFM le 31 mai : « C’est le principe de précaution, dès que nous avons eu la confirmation qu’il pouvait y avoir un risque pour les clients, notre « La première décision a été de dites « arrêtez de conduire votre véhicule », explique-t-il. Nous savons que c’est très pénalisant, mais nous pensons d’abord à nos clients. » Il a ensuite indiqué que 25 000 voitures en France sont en route vers les concessions pour être prêtées aux clients lésés.

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