"On m'a enlevé mon premier bébé", famille et proches attendent des réponses
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« On m’a enlevé mon premier bébé », famille et proches attendent des réponses

« On m’a enlevé mon premier bébé », famille et proches attendent des réponses

«  Mon premier bébé m’a été enlevé. » La voix devient voilée. Sonia, la mère de Donovan, ne peut retenir ses larmes. La nouvelle l’a choquée sur place, comme les parents des trois autres jeunes décédés dans le tragique accident du dimanche 2 juin, vers 2h30 du matin sur le périphérique de Libourne, départementale 1083. Elle a encore du mal à assimiler la nouvelle . Donovan, qui venait d’avoir 19 ans, était l’aîné d’une longue fratrie…

«  Mon premier bébé m’a été enlevé. » La voix devient voilée. Sonia, la mère de Donovan, ne peut retenir ses larmes. La nouvelle l’a choquée sur place, comme les parents des trois autres jeunes décédés dans le tragique accident du dimanche 2 juin, vers 2h30 du matin sur le périphérique de Libourne, départementale 1083. Elle a encore du mal à assimiler la nouvelle . Donovan, qui venait d’avoir 19 ans, était l’aîné d’une grande fratrie, « un enfant qui ne dérangeait personne, qui n’attendait que son permis, pour chercher du travail ». Cette soirée, il l’a passée avec des amis et son cousin Mathéo, lors d’une soirée organisée au Moulin-Neuf, en Dordogne.

Aux Peintures et à Coutras, d’où sont originaires la plupart des jeunes victimes, l’incompréhension règne. « J’en avais entendu parler mais je ne les connaissais pas », glisse un client de la boulangerie Peintures. Les gens cherchent des noms de famille, tentent de reconstituer des visages, de savoir où et quand ils ont pu les croiser. « Il m’est arrivé de les apercevoir sur la place, raconte un Coutrillon, au bar d’un magasin près de la mairie. Mais ils n’allaient pas dans les cafés. Nous ne les connaissions pas vraiment. »


A Coutras, depuis dimanche, l’affaire fait parler de lui.

Ph.B.

Les mairies en soutien

Ces jeunes, qui ne sont plus des enfants, ne sont plus scolarisés. Trois d’entre eux ont été accompagnés dans leur recherche d’emploi par les équipes de la Mission locale du Libournais. Les membres ont exprimé leur tristesse sur les réseaux sociaux. « Les psychologues du Réseau Social Santé Jeunes pourront se rendre disponibles pour proposer un accompagnement aux jeunes qui le souhaitent », écrit l’association, qui ne s’étendra pas davantage sur la question.

Dans les mairies, à Coutras, dont le maire Jérôme Cosnard entend apporter « tout le soutien nécessaire » aux familles, à Peintures ou dans la commune voisine d’Églisottes-et-Chalaures, on s’organise. « C’est difficile de trouver les mots », a exprimé Armand Battiston, premier magistrat des Peintures, lundi 3 juin. J’ai déjà rencontré la famille du jeune Jonathan, résidant dans la commune, je les reverrai aujourd’hui. Nous lui proposons un soutien administratif pour l’aider à traverser cette période difficile. » Il l’interrompt. Tremblante, le visage fermé, la mère de Jonathan arrive à la mairie. « Elle est complètement sous le choc », soupire un élu croisé par hasard.

Étonnement et incompréhension

Sonia partage cet étonnement, tout comme l’incompréhension. Elle a plus que jamais besoin de réponses. Dans la ville, les rumeurs vont bon train, alimentées par le message énigmatique du maire de Libourne Philippe Buisson, qui a évoqué des circonstances « extrêmement plus complexes qu’un simple accident de la route ». De plusieurs témoignages émerge l’histoire d’« une dispute » dans une station-service voisine, qui aurait débouché sur une course-poursuite. « J’attends le coup de téléphone de la police », dit Sonia sans vouloir se manifester. Des analyses sont en cours. « Je ne pourrai récupérer le corps de mon fils que mercredi. C’est très difficile… « 

Une communication « mardi matin »

La justice, pour le moment, reste discrète. Une enquête a été ouverte du chef d’homicide involontaire, confiée à la communauté de brigades de Libourne, avec la brigade de recherche, a indiqué dimanche 2 juin au soir la procureure de la République Loïs Raschel. Deux individus conduisant d’autres véhicules ont été placés en garde à vue le même après-midi. Le magistrat a refusé lundi toute communication complémentaire dans ce dossier sensible, pour permettre aux enquêteurs de mener à bien leur travail. Un communiqué est attendu mardi 4 juin au matin.

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