« On m’a dit que si j’accouchais maintenant, personne ne serait réanimé »

Après une bataille acharnée pour tomber enceinte, Alexia apprend qu’elle attend des triplés. Une nouvelle surprenante qu’elle accueille avec une grande joie. Le médecin explique d’emblée au couple les risques d’une grossesse triplée et leur conseille de procéder à une réduction embryonnaire. « Il nous a expliqué que je pouvais perdre un ou deux embryons et que ce serait une bénédiction médicale. Mais pour mon mari et moi, c’était clair, il n’était pas question d’éliminer l’un de nos futurs enfants. Nous avons donc gardé les trois » continue-t-elle. D

Une grossesse avec triplés nécessite un suivi médical très rapproché, avec une échographie toutes les deux semaines. Mais dans l’ensemble, Alexia a passé une superbe grossesse. « Au total, je n’ai eu que deux fausses alertes qui m’ont amenée à me rendre à l’hôpital. À 5 mois et demi de grossesse, l’obstétricien a fait une échographie de contrôle au cours de laquelle il a vérifié le poids de mes bébés. Ils pesaient tous plus de 500 grammes, ce qui était très rassurant, mais mon col de l’utérus n’était pas satisfaisant. »

Le médecin lui a alors interdit de rentrer chez elle et lui a fait des injections pour favoriser la maturité de ses poumons.J’habite près de Toulon, j’ai été transférée le soir même à l’hôpital de la Conception à Marseille où on m’a dit que si j’accouchais maintenant, personne ne serait réanimé » se souvient-elle. En fait, la réanimation n’est possible que si le bébé pèse 500 grammes et que la mère est enceinte de 24 semaines.J’étais enceinte de 23 semaines + 3 jours. Il ne m’a fallu que 5 jours pour réanimer mes bébés. Au final, j’ai tenu deux semaines, j’ai accouché à 25 semaines + 3 jours.« .

Même si Alexia avait trois sacs amniotiques et trois placentas, elle a toujours su qu’elle aurait une césarienne. L’accouchement vaginal est extrêmement rare dans une grossesse multiple. Cependant, l’obstétricien a suggéré d’accoucher son premier bébé par voie vaginale jusqu’à ce qu’il se rende compte que le bébé s’était présenté en siège.À ce moment-là, je l’ai entendu crier code rouge ! Je devais accoucher de tous mes bébés. Heureusement, mes triplés sont nés en bonne santé. Ils sont restés un mois et demi aux soins intensifs, avant d’être transférés en réanimation et enfin en néonatalogie. Trois mois et demi après leur naissance, j’ai pu rentrer chez moi avec Aaron et Zélie mais Nya a dû rester quelques semaines de plus.

L’extrême prématurité nécessite une surveillance médicale très étroite.« J’ai voulu reprendre le travail, mais on m’a vite fait comprendre que ce ne serait pas possible, car les rendez-vous médicaux prenaient beaucoup de mon temps. Mon partenaire militaire est parti en mission peu de temps après, j’ai géré les triplés toute seule. Je les ai allaités pendant neuf mois et j’ai tout cuisiné à la maison. Les rendez-vous médicaux sont devenus moins fréquents au fil du temps. Jusqu’à la fin de la première année de vie, les visites étaient très limitées étant donné la fragilité des triplés. Ensuite, tout est rentré dans l’ordre, on a fait plein de choses avec eux et on a fait comme si on n’en avait qu’un, c’était très naturel »Aujourd’hui, Nya, Aaron et Zélie ont 5 ans et vont à l’école et tout le monde se porte à merveille.