« On aurait pu enquêter dix ans » : au procès pour viol de Mazan, le juge d’instruction face au vertige du dossier
« Je reconnais qu’il est un peu inhabituel de convoquer un juge d’instruction… » s’excuse presque Roger Arata, le président du tribunal correctionnel du Vaucluse, ce vendredi 8 novembre. Alors que le procès pour viol de Mazan entre dans sa phase finale, le témoin d’aujourd’hui n’est ni un expert, ni un policier, ni un proche de l’accusé. Gwenola Journot n’est autre que la juge qui a eu la lourde tâche d’enquêter sur l’affaire Pélicot, à la fois mastodonte et ovni, atterri sur son bureau le 4 novembre 2020.
Confronté aux éléments retrouvés sur ses téléphones après avoir filmé sous les jupes de femmes dans un supermarché, Dominique Pelicot vient alors d’avouer : il avait drogué et livré sa femme à des inconnus pendant des années. « Au départ, il parle d’une trentaine d’hommes, dont la moitié ont participé. Mais, très vite, les enquêteurs m’ont informé que nous étions plutôt autour de 60 à 70″, se souvient le magistrat.