On a vu « La Haine » comme une comédie musicale : le pari réussi de Mathieu Kassovitz
On a senti la salle réceptive, applaudissant chacune, ou presque, des quatorze scènes du spectacle. Et puis, à la fin du dernier morceau, un rap d’une puissance incroyable interprété par Alivor, Hubert dans le récit, la Seine Musicale (à Boulogne-Billancourt) sursaute et applaudit sauvagement dès la première de l’adaptation scénique de » La Haine ». Sur scène, Mathieu Kassovitz exulte, saute au milieu de sa troupe et savoure l’instant. Son défi est relevé.
Adapter au théâtre, en comédie musicale rap qui plus est, un film culte comme « La Haine », était une entreprise prometteuse mais risquée. Promesse tenue, on repart convaincu. Sur tous les plans. Le point, d’abord. « La Haine » est un film politique, un coup de poing qui permettait en 1995 d’apporter un éclairage nouveau sur ces jeunes des quartiers aux relations tumultueuses avec la police, de partager leurs ressentis. « Je voulais que les gens puissent les aimer », a déclaré Kassovitz.