Présenté en avant-première au 77ème Festival de Cannes, « Furiosa » enrichit l’univers de « Mad Max : Fury Road » en racontant l’épopée de la désormais célèbre Impératrice, aujourd’hui incarnée par Anya Taylor-Joy.
Près de dix ans après avoir relancé la saga culte Mad Max avec Fury Road, déjà présenté à Cannes, George Miller revient sur la Croisette pour une nouvelle aventure survoltée centrée sur le personnage de Furiosa.
C’était l’un des événements attendus de la 77e édition du Festival de Cannes : la séance ultra glamour de ce prequel pour lequel Anya Taylor-Joy succède à Charlize Theron dans la peau de la célèbre Impératrice.
Car Furiosa raconte les jeunes années de l’héroïne dans un monde en déclin. Tout change lorsqu’elle est arrachée à la Terre verte et capturée par une horde de motards dirigée par le redoutable Dementus. Alors qu’elle tente de survivre à la Désolation, à Immortan Joe et de retrouver le chemin du retour, Furiosa n’a qu’une obsession : la vengeance.
Anya Taylor-Joy, superstar
L’actrice révélée dans The Witch et populaire depuis Split et Queen’s Gambit a été choisie pour ce rôle mythique de l’univers Mad Max et on comprend pourquoi. Il n’y avait pas de meilleure actrice pour incarner cette héroïne badass.
Son interprétation très organique et viscérale, presque muette, de Furiosa fait honneur à ce personnage et on sent l’implication physique et spirituelle de l’actrice dans ce blockbuster monumental.
Après l’incarnation de la jeune Furiosa par l’impressionnante et éphémère actrice australienne Alyla Browne (déjà vue chez Miller dans Trois mille ans qui t’attendent), Anya Taylor-Joy arrive une quarantaine de minutes après le début du film avec seulement sa posture et ses yeux. pour se démarquer du chaos de la Citadelle.
Et pourtant, cachée sous son costume, son équipement et sans qu’un son ne sorte de sa bouche, on ne voit qu’elle. Investie à 100% dans son rôle, Anya Taylor-Joy honore l’héritage laissé par Charlize Theron en contribuant à poser les bases d’un personnage aussi puissant qu’inspirant.
Elle affronte également Chris Hemsworth dans la peau d’un méchant complètement fou, mélange entre le leader d’un groupe de rock et un gourou sanguinaire, un rôle qu’il assume de plein fouet et qui lui permet enfin de rompre avec son image Merveilleuse. Et elle compte également sur son partenaire de jeu Tom Burke, une force tranquille dans le rôle du Praetorian Jack, une sorte de mentor qui l’aidera à façonner sa légende.
Si Anya Taylor-Joy s’impose de plus en plus dans la pop culture et les blockbusters, avec Dune et Super Mario Bros, elle s’était auparavant surtout illustrée dans les thrillers et les films de genre grâce à son magnétisme.
Vous l’avez sûrement remarqué dans La sorcière, DiviserGlass, The New Mutants, Last Night in Soho, The Northman ou encore Le Menu, grâce à sa présence déconcertante et son regard envoûtant.
Et ce sont ces qualités qui ajoutent un charme et une singularité bienvenus à sa performance dans Furiosa, dans lequel elle utilise toutes ses ressources et montre toutes ses cartes pour prouver qu’elle a l’âme et les armes pour être une superstar.
Fury Road et Furiosa, pas le même combat
Si le film Furiosa s’inscrit parfaitement dans l’univers de Mad Max : Fury Road, avec la même esthétique, la même ambiance, la même énergie et surtout la même qualité graphique, même si certains effets visuels sont plus visibles, les deux longs métrages ne le sont pas. ne partage pas les mêmes problématiques, ni les mêmes envies scénaristiques.
Fury Road a su dynamiter les blockbusters d’action avec un rythme effréné et une course-poursuite dense, explosive et bien huilée sur quelques jours seulement en remettant le personnage de Mad Max à l’honneur pour une nouvelle aventure sous haute tension pendant que Furiosa prend forme davantage. comme une épopée sur une chronologie plus large.
En effet, le film est l’exemple parfait d’un prequel réussi et retrace une quinzaine d’années de la vie de l’héroïne, découpées en 5 chapitres, autant de moments clés et de petites renaissances pour une écorchée vive, obligée de s’adapter et de se reconstruire physiquement et mentalement pour survivre. .
Si l’émotion est palpable, l’action est toujours là, comme en témoigne une impressionnante séquence de 15 minutes d’attaques mobiles et aériennes sur un War Carrier, avec une grande précision et au plus près des corps et des réacteurs. Furiosa raconte l’histoire des débuts du chaos et son impact sur les personnages dans leur chair et leur âme.
Même s’il peut paraître didactique sur certains points, le film nous explique « les coulisses » de Fury Road, pour que les fans puissent y retrouver les clins d’oeil et les réponses aux questions que pourrait poser le premier film, et que le Les gens qui n’ont pas vu Fury Road ne seront surtout pas laissés au bord de la route.
Mais Furiosa, c’est avant tout la construction de cette guerrière unique, devenant sa propre création, mi-femme, mi-machine, et surtout maître de son destin face aux hommes qui la craignent, la vénèrent ou la dégradent. Une histoire de transcendance et de vengeance à travers une rage féminine libératrice.
Plus ambitieuse, plus forte et plus dramatique, Furiosa est une odyssée épique et tragique qui raconte l’avènement d’une héroïne et qui enrichit une grande mythologie, rappelant le chaos du monde. George Miller réussit un tour de force en se renouvelant et en suivant les évolutions sociétales de notre monde, le tout sans marcher sur les bords de Fury Road mais en lui donnant presque un second souffle. Avant un nouveau film ?
Le film « Furiosa » de George Miller sortira en salles le 22 mai.