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« On a tout perdu » : à La Rochelle, le désarroi d’un commerçant vandalisé par des manifestants anti-bassin

La vitrine est brisée, la façade recouverte de peinture rouge, les caisses sont vides. Et Cathy Ribot, gérante avec son mari d’un supermarché Utile à La Rochelle (Charente-Maritime), est en pleurs. « On y avait mis toutes nos économies, on a tout perdu », confie-t-elle. Tout s’est passé très vite ce samedi 20 juillet, peu avant 13 heures, avenue Edmond-Grasset, dans ce quartier cossu de la ville.

VidéoManifestation anti-bassins : des grenades lacrymogènes tirées contre des manifestants à La Rochelle

En marge de la manifestation anti-bassins qui se dirigeait vers le port de commerce de La Pallice, « une quarantaine d’émeutiers sont entrés, ils ont cassé la vitrine, pris de l’alcool, et volé ce qu’il y avait dans les caisses. On a essayé de les dissuader, ils nous ont dit de quitter les lieux pour ne pas avoir à nous blesser. On avait des clients à l’intérieur, dont une mère avec sa fille. On a pu se réfugier à l’étage, dans nos bureaux, puis on les a rejoints. Juste avant qu’ils n’entrent par effraction, la police est venue nous dire de fermer, ce que nous avons fait. Mais ça ne les a pas empêchés d’entrer. On n’a pas de volets », raconte le gérant choqué de ce petit supermarché ouvert le 12 juin.

Affrontements entre la police et les militants

Le long de cette avenue, d’autres commerces ont été touchés, des abribus ont été détruits, tout comme des panneaux publicitaires. Des véhicules, en majorité de grosses berlines, ont également été vandalisés. Arnaud Laraize, le procureur de La Rochelle, a également fait état d’une maison de retraite, la résidence Bois-Doré, où des manifestants se sont réfugiés pour échapper aux charges des forces de l’ordre, l’un d’eux a été interpellé à l’intérieur et placé en garde à vue. «  « C’est une honte tous ces excès, ça décrédibilise leur mouvement. C’est pathétique », regrette un habitant du supermarché.

Malgré les appels à la non-violence lancés par les organisateurs avant le départ de la marche, les dégâts étaient déjà importants en début d’après-midi. Selon les autorités, environ 3 500 personnes opposées à la création de réserves d’eau géantes sont présentes dans la ville, très fréquentée en cette période touristique.

Des heurts ont eu lieu entre forces de l’ordre et militants, avec jets de projectiles et tirs de grenades lacrymogènes. A 14h, le premier bilan faisait état d’un gendarme blessé par brûlure, de cinq manifestants légèrement blessés et transportés à l’hôpital en ambulance, et de six personnes en garde à vue selon le procureur de La Rochelle.

Cammile Bussière

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