Que l’on apprécie ou non les ordinateurs portables Apple, force est de reconnaitre qu’ils font figures de mètre-étalon depuis des années. Sans être parfaits, il est vrai que MacBook Pro et MacBook Air offrent une expérience utilisateur des plus plaisantes. Un constat renforcé par l’arrivée des puces Apple Silicon qui ont permis aux ultrabooks Apple de marquer un nouveau tournant en termes de performances, d’autonomie et de silence. Une petite révolution insufflée par l’architecture ARM qui fait également une percée remarquée sous Windows depuis cet été. De quoi insuffler un nouveau vent de fraicheur sur un marché quelque peu léthargique ? C’est ce que nous avons voulu vérifier à travers le test de cinq ultrabook premium parmi les plus désirables du moment.
Test Huawei Matebook X Pro 14 : quand finesse et légèreté ne riment pas avec concession !
Avec son poids plume de seulement 980 grammes, le MateBook X Pro 2024 s’impose comme l’un des ultrabooks les plus légers du moment. Associé à une épaisseur de seulement 13 mm, le fleuron de la gamme Huawei se positionne comme le compagnon rêvé des nomades.
Un élégant coloris « bleu Mornadi », une surface mate, agréable au toucher et surtout insensible aux traces de doigts, le MateBook X Pro se démarque ainsi de la concurrence. L’écran tactile constitue également l’un de ses atouts. Très lumineux (610 nits SDR, 1000 nits HDR), réactif avec son taux de rafraichissement de 120 Hz, il profite en outre d’un format 3:2 peu courant mais particulièrement agréable au quotidien avec une surface d’affichage vertical supérieure. La technologie OLED permet quant à elle de profiter d’un excellent taux de contraste et d’une colorimétrie de haut vol (espaces RGB et DCI-P3 couvert en totalité).
Un touchpad haptique, un clavier réactif, discret et confortable sans oublier une connectique plutôt généreuse avec ses trois ports Thunderbolt 4. Un système audio composé de six haut-parleur, puissant et au rendu agréable sans oublier une double possibilité d’identification Windows Hello (faciale et biométrique), difficile de ne pas toucher sous le charme de ce MateBook X Pro.
Et si les performances sont au rendez-vous grâce à la présence d’un processeur Intel Core Ultra 9 185H sur notre modèle, cela se paie au prix de nuisances sonores un peu trop présentes à notre gout. Le ventilateur est certes relativement discret (42-44 dBA) mais il se manifeste bien trop souvent pour ne pas dire en permanence. Quant à l’autonomie, elle loupe de peu le cap symbolique des dix heures avec en moyenne 9h30 mesurées sur notre test de navigation web (luminosité à 160 nits).
Test Asus Zenbook UX5406S : le premier ultrabook équipé du Core Ultra 7 258V
L’Asus ZenBook S 14 OLED UX5406S affiche lui aussi un design ultra-fin (moins de 11 mm) grâce à son châssis innovant en Ceraluminum. Un nouvel alliage, mélange de céramique et d’aluminium. Léger et résistant, il présente toutefois un aspect granuleux qui pourra déplaire.
Au chapitre des griefs, si l’écran OLED offre une belle colorimétrie et des images éclatantes, sa luminosité limitée (370 nits) entrave son usage en extérieur mais aussi en intérieur dans une pièce ensoleillée. Dommage mais c’est sans doute une concession pour conserver un tarif relativement abordable. Environ 1600€ tout de même (en janvier 2025) du fait de l’effet nouveauté avec la présence d’un des derniers nés de la gamme Intel, le Core Ultra 7 258V. Particularité de ce processeur Intel Lunar Lake, l’absence d’hyperthreading qui n’est pas sans impact comme nous l’avons évoqué dans notre test du Core Ultra 7 258V. Saluons en revanche, les progrès réalisés sur la partie GPU avec des performances en hausse pour la puce Intel Arc 140V.
En revanche, et à l’instar des autres modèles de ce comparatif, le système de ventilation ne peut s’empêcher de se mettre en action à la moindre sollicitation et se fait bien entendre à pleine vitesse (46 dBA). Dommage. Au point de se demander si les constructeurs ne devraient pas arrêter cette course à la finesse pour plutôt se concentrer sur l’optimisation de la gestion thermique au mettre titre que la consommation énergétique, qui elle tend à diminuer à chaque nouvelle génération de puce. Illustration avec ce Zenbook S 14 qui profite d’une autonomie supérieure à 12h en navigation web. A ce sujet, soulignons la présence d’une puce WiFi 7, un atout.
Le clavier se révèle très agréable grâce à des touches plutôt généreuses (16,2×15,4 mm) et bien espacées (3 mm). La rétro-action est franche mais très bien amortie. Aucun bruit n’est perceptible, ce qui participe à la sensation de confort à l’usage. Son large touchpad (13×8 cm) est tout aussi efficace. Les bords latéraux permettent d’ajuster le volume et la luminosité d’un glissement de doigts. Pratique mais parfois source de réglages involontaires.
Enfin, si la connectique est variée avec notamment une sortie HDMI, une prise jack ou encore un port USB-A, un seul port USB-C est réellement disponible, le second étant monopolisé pour l’alimentation secteur.
Test HP Spectre x360 14-eu : l’un des meilleurs ultrabooks convertibles du moment !
Avec près de 1,5 Kg sur la balance, le Spectre x360 affiche un certain embonpoint. Pourtant, il suffit de le prendre en main pour l’oublier et ne retenir que le sentiment de robustesse qui émane de cet ultrabook convertible en tablette. A l’image des charnières, fermes mais parfaitement fluide, l’ultrabook HP impression par la qualité de son châssis en aluminium. Un élégant coloris bleu (bien que particulièrement sensible aux traces de doigts), une finition soignée et bien pensée à l’image du port USB-C et de la prise jack présents dans les coins supérieurs du châssis. Un angle à 45° très pratique pour brancher câbles et périphériques de manière discrète tout en minimisant la gênant occasionnée.
Malin, tout comme la possibilité d’aimanter le stylet (fourni) sur la tranche droite du châssis. Car oui, comme son nom l’indique, le Spectre x360 peut se transformer en tablette tactile ou adopté le mode chevalet en un instant. De quoi profiter du superbe écran OLED 3K 120 Hz 16:10 qui l’équipe. Si la colorimétrie n’appelle aucun grief, la luminosité maximale (394 nits) apparait un peu juste pour contrer les reflets produits par sa surface (très) brillante.
On se consolera par la présence d’une puce capable de prendre en charge le WiFi 7. A la clé, des débits plus stables et rapides. A condition toutefois de posséder une box compatible. Le système audio se révèle également une belle surprise avec un son puissant et bien équilibré pour un ultrabook.
Un large touchpad (14×8,5 cm) haptique (autrement dit, sans pièce mécanique comme sur les MacBook) plaisant à l’usage. Le clavier est tout aussi agréable avec des touches assez rapprochées (2,6 mm) mais profitant de belles dimensions (16,7×16,1 mm) et d’une course suffisante (1,4 mm) pour séduire un large public.
Sans surprise, on retrouve un processeur Intel Meteor Lake (Core Ultra 7 155H) présent sur d’autres modèles de ce test comparatif. Quant à l’autonomie, elle s’inscrit elle aussi dans la « norme » avec près de 11h mesurées en navigation web.
Test Lenovo Yoga 9 14IMH9 (83AC) : le pionnier toujours en lice
Concurrent direct du HP Spectre x360, le Lenovo Yoga 9 reprend les même ingrédients. A savoir, une finition exemplaire avec en prime des angles arrondis peu courants, un châssis offrant une belle rigidité tout en affichant un poids contenu (1,3 Kg). Bon point, la connectique est plutôt généreuse avec quatre ports USB au total (dont deux Thunderbolt 4).
Saluons la présence d’une pochette de transport, élégante et pratique au quotidien. Un stylet est également fourni. Toutefois, sa taille réduite nuit à la prise en main pour un usage prolongé.
Le système audio signé Bowers & Wilkins ne manque pas de puissance et offre un rendu convaincant, y compris lorsque l’ordinateur est utilisé en mode tablette grâce à la présence de haut-parleurs dans la charnière. Astucieux.
L’écran OLED 3K bénéficie d’une fréquence de rafraichissement de 120 Hz, profite d’un traitement antireflet plutôt efficace, et ce malgré une luminosité maximale mesurée à 396 nits. Pour un modèle commercialisé à près de 2000 euros, une dalle plus lumineuse serait bienvenue.
Le clavier devrait en revanche faire l’unanimité avec ses touches concaves de belles dimensions (16,1×15,3 mm) et surtout bien espacées (3,1 mm). Une course généreuse (1,5 mm), bien amortie et un bruit feutré finissent de convaincre. Le large touchpad (13,5×8 cm) n’appelle aucune critique. A l’inverse, la rangée de touches de raccourcis positionnées à la droite de la touche Entrée sont déroutantes et sources d’appuis involontaires. Alors certes, on finit par s’y faire mais si vous passez régulièrement d’un clavier conventionnel à celui de ce Lenovo Yoga 9, un temps d’adaptation est toujours nécessaire.
La webcam de 5 MP offre des images de qualité correcte (pour un ordinateur portable) et permet de profiter de la reconnaissance faciale via Windows Hello. Une identification biométrique aussi possible via le lecteur d’empreinte.
Une nouvelle fois, on retrouve le Core Ultra 7 155H qui se montre plutôt véloce. Le système de ventilation se révèle discret avec 41 dBA à pleine vitesse. Dommage que les ventilateurs aient une fâcheuse tendance à se mettre en marge à la moindre sollicitation. Quant à l’autonomie, tablez sur environ 9h30 en navigation web.
Test Microsoft Surface Pro 11: l’âge la maturité ?
Terminons avec un modèle à part depuis son lancement, la Surface Pro 11. Seule tablette Windows a avoir traversé la dernière décennie, la Surface Pro revient dans une onzième itération, sans doute la plus aboutie jamais proposée jusqu’à présent.
Désormais équipée des processeurs Qualcomm Snapdragon X, la Surface Pro 11 profite d’une autonomie en hausse (12h30), de températures mieux maitrisées et donc de nuisances sonores en baisse. Les performances progressent sensiblement tout en étant plus stables sur la durée, bien que toujours en retrait face aux modèles dotés d’un système de refroidissement mieux dimensionné.
Cette nouvelle génération de Surface Pro est aussi pourvue d’un excellent écran OLED 3K 120 Hz de 13 pouces. Si sa surface est toujours aussi brillante, sa luminosité maximale mesurée à 580 nits se positionne parmi les meilleures du marché.
Pour le reste, la tablette Windows de Microsoft conserve son form factor unique. Légère, grâce à son châssis en magnésium, la Surface Pro offre en outre une polyvalence inégalée avec sa béquille intégrée. Le nouveau Type Cover, autrement dit, la housse / clavier / touchpad peut désormais être utilisée en Bluetooth. Un atout supplémentaire à l’usage. Tout comme l’emplacement intégré pour ranger le stylet durant le transport.
Enfin, la connectique reste minimaliste mais avec deux ports USB-C et un port Surface Connect, l’essentiel est présent.
Une excellente alternative donc pour les créatifs pour qui le format tablette et le stylet justifient à eux seuls d’opter pour cette tablette Windows 11. Un système d’exploitation souvent frustrant néanmoins au quotidien quand il s’agit de l’utiliser uniquement via des interactions tactiles.
Bilan : le MacBook Air (enfin) détrôné ?
A écouter certains fan(boy) de la firme à la Pomme, aucun ultrabook Windows ne peut rivaliser avec les MacBook Pro ou Air… Si les ordinateurs portables Apple disposent de solides arguments, de nombreux ultrabooks Windows n’ont désormais plus grand chose à envier aux MacBook. Ecran OLED, finition tout aussi soignée voire possibilités décuplées en optant pour un ordinateur portable convertible en tablette. Le WiFi 7 est également pris en charge par de plus en plus de PC portables sous windows 11. Et de façon plus générale, cela confirme la tendance observée tout au long de l’année 2024. Le marché des ordinateurs portables est désormais homogène, avec de bons voire très bons modèles au sein de toutes les gammes.
Les MacBook ont quand à eux d’autres arguments à faire valoir. Des performances inchangées sur batterie, une autonomie tout aussi linéaire quelque soit l’usage là où sous Windows, mieux vaut disposer d’une prise de courant à proximité dès lors qu’il s’agit de faire du montage vidéo ou tout autre tâche exigeante en puissance de calcul. Oui, mais à l’instar d’Apple, l’architecture ARM a fait une percée remarquée avec l’arrivée des nouvelles puces Qualcomm Snapdragon qui permettent de profiter de ces avantages. Certes, pour le moment, les performances, notamment GPU sont encore en deçà des attentes, et des problèmes de compatibilité peuvent subsister, mais nul doute que les prochaines puces Qualcomm devraient apporter leur lot d’améliorations.
Autre argument en faveur des MacBook, et non des moindres, leur silence de fonctionnement. Le MacBook Air étant dépourvu de ventilateur (fanless), aucun débat possible. Quant aux MacBook Pro, il est certes possible d’entendre les ventilateurs mais cela reste anecdotique et dans tous les cas, bien plus discret que sur tous les ordinateurs portables Windows évoqués dans cet article, pour ne pas dire du marché.
Reste la question du système d’exploitation… La réponse étant ô combien subjective, nous vous laissons seul juge !