Olivier Norek : « Cette guerre a prouvé à Hitler que la Russie était un colosse aux pieds d’argile »
Son parcours est étonnant : ancien policier pendant quinze ans, il a été capitaine à la PJ de Seine-Saint-Denis. Mais aussi militaire. Il a servi dans des missions humanitaires, notamment en ex-Yougoslavie. Il est depuis plusieurs années l’un des maîtres du polar français. Il est suivi et adoré par un million de lecteurs à chaque fois qu’il sort un livre.
Si Olivier Norek était un personnage historique, il serait le baron Carl Gustav Mannerheim, le chef de guerre finlandais : «Quand il a vu que la Russie allait peut-être attaquer son pays, il a essayé autant que possible d’éviter l’attaque. Un bon combattant est celui qui essaie d’abord d’éviter le combat. ». S’il était un animal, il serait un requin… Pas pour le côté carnivore, mais parce que s’il arrête de nager, il meurt. Et lui, Olivier Norek, ne se voit pas faire autre chose que raconter des histoires.
Un roman où tout est vrai, mais pas un thriller
Cet automne, l’écrivain sort de sa zone de confort avec la publication de son huitième roman, Les Guerriers de l’Hiver (Michel Lafon), ce qui n’est pas un thriller comme les sept premiers. C’est un roman historique, un roman de guerre, ou peut-être ni l’un ni l’autre, qui arrive en tête des ventes et dans la plupart des palmarès littéraires. Et les critiques sont quasi unanimes. Ce qui le surprend, mais « Cela prouve une certaine extension du domaine de curiosité des jurés. Je pense que la grande littérature n’existe pas, il n’y a que des preuves d’écriture. Et si ces preuves d’écriture de grande littérature se retrouvent dans la romance, dans la science-fiction ou dans les thrillers, alors la romance, la science-fiction, le thriller deviendront de la grande littérature. »
Par Jupiter !
50 minutes
Guerriers de l’hiverun épisode russe peu connu
Dans ce roman qu’on ne lâchera pas, « un coup de maître »selon Le FigaroOlivier Norek raconte un épisode méconnu de l’histoire et pourtant décisif pour l’Europe. En 1939, au début de la Seconde Guerre mondiale, Staline décide d’envahir la Finlande, ce petit pays anciennement russe. Il organise une fausse attaque contre la Russie pour trouver un prétexte pour entrer en guerre contre la Finlande. Il faut dire que l’anniversaire du dirigeant soviétique approche et qu’il aimerait le célébrer par cette victoire. Il pense que cela ne durera qu’une dizaine de jours, mais rien ne se passe comme prévu. Il lui a fallu 114 jours pour échouer, face à une résistance ahurissante des Finlandais !
Olivier Norek : « Preuve qu’il ne s’attend pas à ce qu’ils résistent, et Staline est tellement prétentieux qu’il envoie des fanfares avec ses soldats, donc des trompettes, des tambours, nous avons des saxophones… Pourtant, tout un peuple se lève. Le baron Carl Gustav Mannerheim sait que c’est un géant de 171 millions d’habitants qui attaque le sien, par trois ! Il transformera alors les villages en unités de combat. Quand la guerre commence et que les Finlandais sont sous une tempête de plomb et de feu, ils ne se retournent pas : ils ont sous les yeux la raison pour laquelle ils se battent : à leur gauche, leurs amis, à leur droite, leurs frères, devant de leurs cousins, de leurs voisins…. C’est l’un des rares conflits où il n’y a pas eu de désertion. 70 000 hommes se sont sacrifiés. »
13/14
58 minutes
La suite avec les conséquences de ce conflit sur la Seconde Guerre mondiale mérite d’être écoutée….
- Olivier Norek, Guerriers de l’hiverMichel Lafon, août 2024