Olivier Dussopt défend l’utilisation du 49.3 par le gouvernement

Le ministre du Travail a défendu, dans un entretien au JDD, le recours au 49.3 de la Constitution pour faire passer la réforme des retraites sans vote. Il estime que le gouvernement a « tout fait » pour éviter d’avoir à s’en servir.
Deux jours après le recours du gouvernement à l’article 49.3 pour faire adopter sans vote la réforme des retraites, le ministre du Travail Olivier Dussopt défend le recours à cet outil constitutionnel dans une interview accordée au journal du dimanche.
Dans cet entretien, le ministre du Travail estime que le gouvernement a « tout fait, tout tenté, jusqu’à la dernière minute, pour construire cette majorité ». Or, selon lui, « cette réforme était trop importante pour prendre le risque de jouer à la roulette russe » et « on était dans une zone à risque, avec des députés qui hésitaient entre l’abstention et le vote contre ».
49.3, « un briseur de cœur »
Pour lui, le gouvernement a « fait preuve de responsabilité » et le recours au 49.3 « n’est pas un aveu d’échec, mais c’est navrant ». « Jusqu’au dernier moment, nous avons cherché à éviter ce 49-3. Mais nous avons constaté que les garanties n’étaient pas suffisantes pour que ce texte soit adopté. Cela étant, il y aura un vote à l’Assemblée avec l’examen des motions de censurer’.
Il regrette cependant que « l’opposition, et en premier lieu La France insoumise, ait empêché l’Assemblée nationale de débattre et de voter en première lecture, avec un blocage massif de 20 000 amendements qui, pour la plupart, n’avaient ni tête ni queue ». « .
Mais s’il attaque LFI, Olivier Dussopt refuse de « pointer du doigt le parti LR » alors qu’il n’a pas permis au gouvernement d’obtenir une majorité suffisante, estimant que « ce serait injuste ». « S’il y a responsabilité, elle est plutôt liée à quelques échappées individuelles », juge-t-il.
« Il y aura un avant et un après »
Quant au dialogue avec les syndicats, le ministre du Travail reconnaît volontiers qu’« il y aura un avant et un après » le recours au 49.3. Pour autant, il considère que « la confiance n’est pas rompue ». Enfin, Olivier Dussopt n’a pas manqué de déplorer la violence qui peut naître des débats politiques à son encontre. dans la rue.
« Le rôle des parlementaires et des groupes politiques est de calmer le jeu, pas de jouer au blaster, de remettre en cause les institutions et de faire entrer la violence de rue au Parlement », a-t-il regretté dans les pages du JDD.